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Ça branle dans le manche
9 septembre 2006

Combattre l’instinct de mort

02 A la veille de l'ouverture générale de la chasse dans les départements du sud de la France (plus au nord ce sera ou le dimanche 17 ou le dimanche 24 septembre) et déjà énervé par les conséquences de ce grand massacre rituel perpétré par des mecs "qui en ont"  car ils commandent à un chien et ils brandissent un fusil qui leur offre le pouvoir de donner la mort, je vais me contenter de reproduire in extenso le communiqué de la CVN (Convention Vie Nature) sur le sujet.
               

Chasse et torture tauromachique.

Le « propre » de l’homme n’existe pas davantage que le propre de l’éléphant, du dauphin ou du gorille.

L’espèce est dotée de capacités cognitives supérieures à celles des autres espèces, au même titre que le faucon pèlerin ou le martinet noir sont doués pour le vol, le jaguar pour les accélérations fulgurantes.

La mort d’un humain, l’anéantissement de l’humanité entière ne feraient pas frissonner le cosmos.

Par orgueil parfois, mais surtout par peur existentielle, l’homme s’est paré de spécificités fluctuantes dans le temps, le distinguant des autres êtres vivants et s’est imaginé constituer  le centre de l’univers, être  une  préoccupation constante de forces tutélaires et protectrices.

Pauvres consolations bien chimériques et bien fragiles, puisqu’il n’y a pas de centre et que nous ne sommes que des vivants parmi d’autres vivants.

Si  nous jouissons d’une faculté de compréhension, de jugement et d’empathie a priori supérieure, tentons d’en faire un bon usage.

L’apparition du processus vital sur la planète demeure un phénomène obscur. Le sens  d’une évolution, constatée dans le passé, insondable dans l’avenir, échappe aux connaissances actuelles.

Ce qui est acquis tient au fait que la vie existe et qu’elle ne va pas de soi.

Elle aurait tout aussi bien pu  ne pas être et les atomes auraient pu s’agencer en matière inerte.

La vie existe. Les êtres éprouvent le principe fondamental du plaisir déplaisir et cela suffit à fonder leurs droits au respect.

Or, l’animal supérieur ne l’est pas assez pour s’élever à ce degré de compréhension et d’empathie lui permettant d’accéder à ce respect essentiel.

Il tue. Il est de très loin le plus grand tueur d’individus de sa propre espèce. Il tue les autres animaux niés dans leur caractère d’êtres sensibles.

En notre temps et ici, ce coupable mépris revêt deux formes caricaturales extrêmes : la chasse et la tauromachie.

Bien d’autres occasions révèlent l’indifférence humaine à la détresse des autres êtres vivants, bien d’autres massacres abaissent l’espèce élue, bien des hypocrisies masquent sous le velours du discours la réification des êtres par la société du profit maximum, mais la spécificité de la chasse et de la tauromachie tient à ce que la vie y est sacrifiée pour le plaisir, par jeu, à titre récréationnel ou de spectacle.

Ces deux activités marquent la négation radicale de la compassion.

Les abolir devient dès lors un objectif impérieux pour tous les hommes de mieux qui veulent débarrasser notre espèce de son exécrable instinct de mort.

Ceux qui s’adonnent encore à ces jeux macabres y verront le « propre » de l’homme.

Si cela était, la disparition de l’espèce, impasse évolutive, serait ardemment souhaitable. Mais il n’en est rien.

L’immense majorité des humains récusent désormais la chasse et la torture tauromachique, tares perpétrées par une minorité d’arriérés, terme ici nullement péjoratif mais usé en son sens littéral.

Le chasseur, le tauromaniaque nient l’unité profonde du vivant et rabaissent l’humain en chosifiant l’animal non humain.

Ils sont ridiculement dérisoires les arguments avancés par les tenants de ces pratiques honteuses :

--- Réguler la faune ! martèle la propagande cynégétique.
Alors que l’homme chasseur est coupable de la disparition des prédateurs naturels qui durant des millions d’années la régula sans lui. Laissons revenir lynx, loups et ours, sauvons renards et mustélidés, et les équilibres écologiques seront restaurés.

--- conserver des arts populaires, culturels et traditionnels !
Les combats de gladiateurs, les bûchers, les ordalies, les techniques de la guerre furent et demeurent des arts et cultures au combien traditionnels.

Il est vain de débattre avec les propagandistes de la mort ludique tant il est dérisoire d’argumenter contre l’inacceptable.

Le premier défi de l’espèce réside dans sa capacité à se guérir de son instinct de mort.

Lorsque chasse et torture tauromachique seront rangées dans la profonde poubelle de l’Histoire, l’humain aura fait un grand pas évolutif, grand pas dont il sera bénéficiaire, tout autant queles animaux.

Car, aussi longtemps que l’homme traitera les bêtes comme des choses, il sera enclin à traiter occasionnellement ses semblables comme des bêtes.

Le combat pour l’arbre, l’animal et l’homme  comporte une cohérence indissociable. Ce combat s’appelle l’écologie.

Il est temps de repenser radicalement notre relation au vivant, pour ne plus considérer les autres êtres comme des parasites nuisibles et inférieurs, comme des défouloirs de pulsions morbides, mais en leur rendant leur statut d’êtres sensibles.

Malgré la censure assourdissante des médias, malgré le vacarme de la propagande des lobbies de la mort ludique, s’accomplira un jour cette révolution éthique fondamentale biocentrique, nous enseignant qu’il  est bon d’aimer la Vie et de la respecter sous toutes ses formes.

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