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Ça branle dans le manche
11 septembre 2006

CENT MILLIONS DE MOUTONS AU SOLEIL

Frogbromiliad Un article publié dans Libé de ce jour, pas mal du tout (l'article) et particulièrement instructif relate les difficultés rencontrées par une commune de 22000 habitants, Goulburn, presque à mi chemin de Sydney et de Canberra.
Cet endroit, comme beaucoup d'autres en Australie, fait face à une sécheresse sans précédent.

Depuis 5 ans, seules quelques gouttes de pluie sont tombées du ciel. C'est une vraie sécheresse, celle qui oblige à prendre des mesures draconniennes (vidange de toutes les piscines, réduction de la durée des douches, vaisselles limitées etc).

Ce qui arrive à Goulburn , ces canalisations qui laissent échapper un sifflement à la place de l'eau, arrive partout ailleurs. La sécheresse va toucher les grandes agglomérations d'ici peu (Sydney, Melbourne, Adelaide ...). Déjà, du côté de Perth (facade Océan indien) la situation devient critique alors que la saison "d'été" approche avec le retour des grands incendies.

Les raisons de ces catastrophes climatiques ? On les connait, elles nous sont familières depuis longtemps : le réchauffement climatique, les gaz à effet de serre.
Rappel : l'Australie, comme les Etats-Unis, n'ont pas ratifié le protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre.
Pour les mêmes motifs d'ailleurs : ne pas contrarier la course au productivisme, au développement technique et industriel, ne  pas pénaliser le PIB de quelques dizièmes de point.

Cette situation, elle était pourtant plus que prévisible. L'australie abrite depuis des années en effet un mouvement écologique important, structuré, inventif et radical.
Lors de mon séjour, j'avais pu vérifier le dynamisme des communautés écolos des Blue Mountains (NSW -Nouvelles Galles du Sud) au nord de Sydney.
Le mouvement de protection des forêts tropicales pluviales (Rain Forest), l'Ecologie Profonde (Deep Ecology) ont émergé là-bas. Les critiques les plus révolutionnaires du capitalisme, du productivisme dans leurs aspects prédateurs et gaspilleurs, les expériences du "changer soi-même" sont nées en Australie, de la bouche de militants tels John Seed.

Les cordonniers sont les plus mal chaussés dit l'adage. En l'occurence, les militants écolos australiens doivent avoir les nerfs en ce moment, eux qui ont toujours dit  que l'élevage extensif des moutons concourrait à la désertification des territoires, à l'asséchement (et la pollution) des nappes phréatiques.
Coincidence, cette commune désséchée de Goulburn a construit sa prospérité passée sur le mouton.

Terre à mouton hier, terre craquelée aujourd'hui.

C'est bien la peine de répéter encore et encore que, d'aprés la MIES (mission interministérielle à l'effet de serre) et dans le cadre du GIEC (groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), la communauté scientifique française converge pour annoncer un réchauffement moyen de la planète compris entre 1,5 et 4° d'ici 2100. 

Autant pisser dans un violon ! Mais le compteur tourne.

Pour ne pas oublier les enjeux : www.h-50.fr
"Selon un rapport qui vient d’être rendu public et commandé par le Conseil de l’Arctique (Forum intergouvernemental regroupant le Canada, la Russie, les Etats-Unis, l'Islande, le Danemark, la Norvège, la Finlande et la Suède, ainsi que six organisations indigènes de l'Arctique) en 2000 le réchauffement climatique a bel et bien commencé.

Ses implications sont majeures et planétaires. Et surtout incroyablement rapides. La moitié de la banquise pourrait disparaître d'ici à 2100, entraînant l'extinction de nombreuses espèces.

Le rapport prévoit une accélération des changements climatiques, dont beaucoup sont déjà en cours. Gordon McBean, l'un de ses auteurs, reconnaît que la situation actuelle est «pire que celle qu'[ils s'attendaient] à trouver lorsque les travaux ont débuté, il y a quatre ans".

         

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