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Ça branle dans le manche
30 juin 2007

Baronnies : mille couleurs, mille senteurs, mais pas pour tout le monde

marnes.1183197184.jpg   Je vais vous en raconter une bien bonne !

Mais, au préalable, un peu d'histoire pour bien situer le truc.

Il y a 40 ans pile poil, de Gaulle signait le décret portant création des Parcs naturels régionaux (1er mars 1967 exactement).

Un PNR c'est quoi ? En quoi est-ce différent d'un Parc national ?

Eh bien, un Parc national (celui de la Vanoise par exemple) c'est un peu comme un sanctuaire.

Il protège un espace naturel exceptionnel où les activités humaines, lorsqu'elles sont tolérées, sont strictement encadrées. On y interdit pas mal de choses. Un parc National est, comme son nom l'indique, géré par l'Etat.

Un Parc naturel régional (PNR) a des missions sensiblement élargies. En plus de protéger un patrimoine naturel et culturel de grande valeur, il veille à l'aménagement harmonieux du territoire, il contribue au développement économique et social et à la qualité de vie, il joue un rôle d'accueil et d'éducation du public.

A ce titre, un PNR revitalise un territoire remarquable tout en préservant son identité, encourageant l'homme à agir pour le meilleur et le dissuadant de le faire pour le pire.

Formidable outil qui s'adapte aux évolutions de notre temps, il est exporté partout sur cette planète, du Brésil au Sénégal. En effet, les Parcs naturels régionaux sont la preuve vivante d'une expertise reconnue en matière de protection de la biodiversité, d'étalement urbain, de repeuplement de zones rurales, de relance de filières économiques (bois-énergie, marchés paysans etc).

Les PNR sont créés bien sûr à l'initiative des régions, en étroite concertation avec toutes les parties : élus, collectivités territoriales, communes et beaucoup d'acteurs.

Il y a aujourd'hui 45 PNR (représentant 13% du territoire français) et d'autres projets sont à l'étude (Marais poitevin, Ardennes, Baronnies...).

A lire cette présentation rapidement dressée, n'importe qui se dira que c'est une super formule et que ceux qui en bénéficient ont bien de la chance.

Prétendre associer bien-vivre, développement économique, préservation de la nature et perspectives d'avenir, c'est bien.

Le faire, c'est nettement mieux.

Figurez-vous qu'il y en a, de ces gens qui refusent ce modèle de gestion des équilibres naturels et culturels.

Oui, alors que la France exporte fièrement cette manière intelligente de faire dans le monde, il y a des populations qui sont vent debout contre le concept !

Les Baronnies, justement, parlons-en.

Il y a un projet de création d'un PNR (depuis 1998) sur ce petit pays à cheval sur 4 départements (Drôme, Hautes-Alpes, Alpes de Haute-Provence et Vaucluse).
Les 2 villes principales, pour vous situer, ce sont Nyons et Buis les Baronnies.

En quelque sorte, ce territoire fait partie des pré-Alpes du sud.

Tout l'encourage à s'intégrer dans un PNR. Si vous voulez en savoir plus, c'est là qu'il faut aller : http://www.gpenb.com/

Il s'agit du site d'un groupement d'acteurs de la vie locale et régionale qui se sont mobilisés pour promouvoir et faire aboutir le projet de création du PNR.

Mais, il y a mais, ce serait trop beau si ça marchait comme sur des roulettes.

Car il y a une autre association, rassemblant cette fois des individus qui veulent des "Baronnies libres sans parc".

Qui sont ces chiants ? Des élus, des commerçants, des agriculteurs, des citoyens de base qui revendiquent l'aménagement du territoire mais sans le PNR.

Je sais, c'est vague comme description...

Allez, je ne vais pas vous faire lanterner trop longtemps et vous vous ferez très rapidement une idée précise sur les motivations de ces opposants farouches.
Vous savez où je veux en venir, hein ?

Je vous livre quelques extraits du compte-rendu de leur 1ère assemblée générale.
Je n'invente rien, c'est du rapporté (d'après leur site) pur jus 100% naturel.

Vous m'en direz des nouvelles...

"·        Monsieur Joseph JOUFFREY, président de la fédération ovine des Hautes Alpes. Joseph JOUFFREY  a littéralement fasciné son auditoire par son intervention pleine de force et de sincérité, il a expliqué ce qu’il vit au quotidien avec ses amis éleveurs comme lui dans le PNR du Vercors et le PNR du Queyras.
Il a décrit sa lutte pour la régulation du Loup dans l’arc Alpin, il a dénoncé l’impuissance que nos élus, au plus haut niveau devant une réglementation Européenne souveraine. Bref tout l’auditoire a pris conscience de ce vrai et grave problème qu’est la réintroduction du Loup dans nos montagnes.
   
·        Monsieur Christian RIMET président de l’AGFCPV (Association pour la Gestion de la Faune et de la Chasse du Plateau du Vercors) a témoigné des difficultés que les chasseurs ont eu à continuer de pratiquer leur passion, les longues démarches pour retrouver une partie seulement de leur territoire de chasse, la prédation importante du loup sur les cervidés et maintenant avec la création de la réserve biologique intégrale, il craint le pire pour les chasseurs. Il dénonce l’évolution des règles, réglementations qui se multiplient d’années en années."

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