Les opposants à l’ours ont perdu la partie et sont discrédités
On peut légitimement penser que le feuilleton Franska a tourné en eau de boudin pour les éleveurs excités qui veulent la peau de l'ourse et que désormais, la sérénité, la raison et le bon sens vont reprendre leur place.
Faisant suite aux décisions de la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, N.Kosciusko-Moriset, au sujet des problèmes posés par la réintroduction de ce plantigrade aux éleveurs/chasseurs des Pyrénées, le préfet J-F Carenco a apporté deux précisions importantes et a mis ensuite les choses au clair.
Tout d'abord, les spécialistes étrangers et indépendants qui seront missionnés pour conduire une expertise sur l'ourse Franska (sous la responsabilité de l'équipe 'ours' de l'ONCFS) ont été choisis : il s'agit d'un... slovène, d'un espagnol et d'un américain.
Ensuite, comme prévu, le protocole 'ours à problème' va être retravaillé, dans la plus grande concertation, cette semaine, sous la direction d’Alain Auvé, conseiller technique au cabinet des Ministres.
Pour finir, le préfet, qui n'a pas la langue dans sa poche, a balancé deux vacheries sur certains opposants à l'ours, notamment sur le leader de l'ADDIP : "Monsieur Lacube, lui, ne doute jamais et il est sûr de ce qu'il affirme" (au sujet des dégâts et de leur fréquence, qualifiés presque d'hécatombes au quotidien par ce dernier).
Et le meilleur : " En fait, le vrai sujet, c'est que cela fait 200 ans que les pères des éleveurs chassent l'ours et qu'ils restent boqués dans le même schéma".
Savourons : cette fois, ce sont les chasseurs/éleveurs qui sont considérés, par l'un des plus hauts représentants de l'Etat, préfet de la région Midi-Pyrénées, préfet de la Haute-Garonne, comme d'affreux réactionnaires, accrochés à des pratiques hors d'âge, décidés à agir au mépris de la loi (les battues d'effarouchement), incapables d'évoluer, énervés par pas grand-chose.
Symboles d'un vieux monde finissant, ou le blanc était blanc et le noir, noir.
Ce monde utilisé par l'homme sans scrupules, sans états d'âme, avec son lot de gaspillages, de mépris, car en ces temps là, monsieur, l'homme pouvait soumettre la nature si ça lui plaisait, tuer les animaux qu'il voulait et quand il le désirait, sans ces foutues dates de chasse et ces emmerdeurs d'écolos...
Oui, les copains/copines, le préfet J-F Carenco vient de l'indiquer : les amis de l'ours, ceux qui se battent pour sa réintroduction (comme de celle des 2 autres grands prédateurs, loup et lynx), ceux qui subissent les sarcasmes des chasseurs, ceux-là sont du côté du progrès, de l'évolution, de la réflexion et de la sensibilité.