Marée noire en Loire-Atlantique : le fioul de Total à la place du printemps
Ras le bol; dégoût; colère; indignation.
J'avais le choix pour composer le titre de mon article de ce jour.
Ici, en Loire-Atlantique, ce sont ces sentiments qui jaillissent devant le spectacle consternant de cette marée noire.
Près de 30 km de berges souillées par ce fioul lourd. De Paimboeuf à Saint-Brévin.
Parfois, des nappes de mazout de 40 cm d'épaisseur. La vasière de Paimboeuf est totalement recouverte d'hydrocarbures.
L'odeur est nauséabonde.
Ce sont en définitive près de 400 tonnes de pétrole qui se sont échappées dans la nature dans la nuit de dimanche à lundi, lors du chargement d'un avitailleur, l'Ocean Quest, dans la raffinerie de Donges, en pays de Retz.
C'est l'estuaire de la Loire, un site classé Natura 2000, où l'on trouve vasières, roselières, accueillant des dizaines d'espèces d'oiseaux (Pluviers argentés, Avocettes, Bécasseaux variables, Tadornes, Barges rousses...).
Lors du chargement, une canalisation s'est ouverte, libérant l'équivalent de 3 dégazages de pétroliers en mer !
La société Total reconnaît la faute et assume la responsabilité de la catastrophe. Il faut dire que certaines installations de la raffinerie sont vétustes et que cet accident s'avéraît plus que prévisible.
La région, le département et la préfecture emploient donc les grands moyens : déploiement de personnels trés équipés (combinaisons, masques car ce fioul est très toxique) pour nettoyer les berges et les quais, utilisation de 20 suceuses (gros camions aspirateurs), moyens aériens, mobilisation du navire Argonaute et d'un chalut anti-pollution...
Les premiers comptages sont tragiques : sur la rive sud de l'estuaire, on trouve beaucoup d'oiseaux mazoutés (notamment les avocettes).
Les bestioles atteintes ont été dirigées vers le Centre de soins.
C'est une catastrophe écologique majeure, même si la discrétion des médias vise à faire croire qu'il en est différemment.
Les oiseaux sont durement touchés car on est en pleine période de migration.
Le littoral nazairien vient d'être endommagé par les nappes de la pollution.
Qu'est-ce qu'on en a à foutre des excuses de Total, de sa promesse de payer les dégâts ?
Y'en a marre de ces négligences criminelles, de ce détachement odieux devant l'éventualité d'accidents environnementaux.
Il faudra demander des comptes à Total, bien sûr !
Mais en attendant, le mal est fait.