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Ça branle dans le manche
24 décembre 2009

Horreur dans le Sud-Ouest : on a trouvé le véritable tueur en série des lapins

LAPIN1

Tu as peut-être entendu parler de ce serial killer qui a tué, tout récemment, dans des conditions abjectes, une cinquantaine de lapins dans les environs de Coulonges-sur-l'Autize, petite commune au nord de Niort.
Les gendarmes recherchent quelqu'un d'assez 'perturbé'.
En plus, des plaintes leur sont remontées pour des faits similaires plus anciens.

Ci-après, tu liras ce qu'en pensent nos amis de l'association L214 dans le cadre d'un communiqué de presse mis en ligne sur leur site que je t'invite à visiter très régulièrement :
http://www.l214.com

Inquiétant

« Tueur », « petites victimes », « crime », « assassinat », « massacre », « tuerie », « cruel », « profil psychologique inquiétant », les mots utilisés pour décrire les mises à mort de lapins dans des clapiers du Poitou-Charentes par un individu non identifié sont lourds de sens mais justifiés.
Au-delà du ton badin parfois utilisé dans les articles de presse ou dans les discussions de comptoir, il règne un malaise certain. Surtout à l'évocation de l'éventration de lapines dont on a extrait les petits, ou encore à celle d'un enfant qui a retrouvé son lapin décapité sur le chemin de l'école.
L’auteur de ces actes macabres est « un prédateur sadique et pervers qui travaille à la chaîne » selon l’adjudant-chef Couvrat, dont les propos sont rapportés dans Sud Ouest (1).

220 000 lapins abattus chaque semaine en Poitou-Charentes

Que dire alors de l’abattage à la chaîne de 220 000 lapins chaque semaine dans la région ?
Le Poitou-Charentes est en effet la première région en termes d'abattage (32% du volume national) avec la présence sur le sol des Deux-Sèvres de l'entreprise LOEUL et PIRIOT, le plus grand abattoir européen de lapins. (2)
Les méthodes sont-elles plus "humaines" que celles pratiquées par le tueur occasionnel ? Hélas non, des problèmes cruciaux dans les abattoirs de lapins ont été mis en évidence par une récente étude scientifique qui met en cause l'efficacité de l'étourdissement électrique, quand il est pratiqué (3). Nul doute que le nombre de ratages en abattoir dépasse celui des victimes du « serial killer ».

Des mises à mort non criminelles

Le délinquant des clapiers inquiète à juste titre : on le soupçonne de tuer pour son plaisir.
Rien à voir donc avec l’abattage industriel organisé, puisqu’ici la mise à mort obéit à la plus impérieuse nécessité : les « petites victimes » périssent pour réjouir nos papilles ou décorer les cols de nos manteaux. Qui plus est, avec l’approbation de tous.
Tout va bien.

Tout va bien ?

Etrange transmutation : la tuerie qui relève du « sadisme » chez un seul s’efface derrière les mots paisibles de « travail » et de « consommation » quand elle est organisée au niveau de la société tout entière.
Une alchimie qui ne fonctionne pas pour les lapins : industrielle ou artisanale, la mise à mort implique stress, panique et souffrance. Comme tous les animaux, ils éprouvent des émotions et aspirent à vivre leur vie. Au fond, nul ne l’ignore, même si tout conspire à le faire oublier. Le sentiment parfois violent de malaise devant les images d'abattoir (cf. l'affaire Charal
) reflète l'embarras de l'opinion à l'évocation de ces meurtres alimentaires quotidiens et massifs.

Il est temps d’ouvrir un débat public sur la place accordée aux animaux. Nous savons qu’il est injuste d’abuser de leur faiblesse pour leur infliger le pire. Il est temps de rendre notre société plus éthique et plus cohérente avec ses valeurs.

« La viande doit rester gaie, le plaisir de manger dégagé de toute inquiétude empathique, comme la publicité ne cesse de nous le rappeler par des images festives. Que personne ne s'avise de coller son oreille à la chair inerte, au risque d'y entendre le souffle rauque de la bête qui s'affale. La pitié pour l'opaque misère des animaux de rente s'estompe vite, dès lors que le spectacle de leur souffrance est caché, et leur exploitation justifiée par la force des arguments économiques.
Du calvaire de l'animal, le consommateur ne sait rien et ne veut rien savoir : les lieux de mise à mort sont d'ailleurs distincts des lieux de vente, et celui qui tue n'est plus celui qui vend.
En soustrayant à la perception la présence effective de la mort, c'est la possibilité même de l'alimentation carnée qui devient peu à peu impensable, parce qu'inimaginable, hors représentation. La séparation des tâches a contribué à consolider une scission entre l'animal et la viande, épargnant ainsi notre réflexion. Divers relais et médiations achèvent de lever l'interdit et d'abolir tout sentiment de culpabilité et de responsabilité. On ne peut déplorer les conditions de vie et de mort des animaux de boucherie et, en même temps, cautionner ces conditions par une consommation quotidienne de viande. Ceux qui s'en abstiennent pour des raisons éthiques font preuve de sens critique à l'égard d'un très fort suivisme social et manifestent ainsi une réelle volonté de voir émerger une réflexion sur ce qu'est véritablement la viande. »

Florence Burgat, « Folie des vaches, folie des hommes – L'oubli de l'animal »,
Le Monde diplomatique, mai 1996, p. 7.


(1) « Mais qui veut la peau des lapins ? Un mystérieux tueur en série décime depuis quelques jours les clapiers de Coulonges- sur-l'Autize (79). Une centaine de lapins ont été tués », Sud Ouest Poitou-Charentes, 16 décembre 2009.
http://www.sudouest.com/accueil/actualite/france/article/808146/mil/5492864.html
(2) « Situation de la filière cunicole », Préfecture des Deux-Sèvres, 16 juillet 2008. http://www.jean-grellier.fr/IMG/pdf/compte_rendu_DDAF_sur_filiere_cunicole.pdf
(3) S. Rota Nodari, A. Lavazza, P. Candotti, « Evaluation of rabbit welfare at stunning and slaughtering in a commercial abattoir », 9th World Rabbit Congress, 10-13 juin 2008.
Une traduction libre de cet article :
http://www.l214.com/lapin/etude-etourdissement-abattage.

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Commentaires
C
tout à fait d'accord l'elfe... pour ça que la lutte est si difficile... il faut lutter de toutes part pour qu'aucune souffrance ou mort animale ne puisse être acceptée... mais comme tu dis si bien les gens veulent se donner bonne conscience en disant que dans les élevages et les abattoirs, les animaux ne souffrent pas bien entendu...
L
Voilà d'un coté on recherche un malade mental tueur de lapin et de l'autre on abat des lapins à la chaine. C'est un symptôme exemplaire de la maladie de notre société, profondément schizophrène, résolument nihiliste. demande a n'importe qui, il te dira en regardant ses chaussures que les lapins ne souffrent pas dans les abattoirs. Ce serait trop horrible, la société ne permettrait jamais une chose pareille, semblera-t-il penser. Ben non voyons, on vit dans un monde de bisounours, c'est bien connu.
P
Ventre-bleu, je les savais demeurés dans mes quartiers mais à ce point là.<br /> On a quand même suffisamment de choux verts dans le coin pour foutre la paix aux lapins.<br /> Quant au détraqué de Coulonges, enfer et damnation, je n'ai pas abusé de chocolats pourtant j'ai la nausée
G
Au superbe film soleil vert, film culte pour moi...!
T
ah oui oui ! j'veux voir ça pour de vrai !
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