Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ça branle dans le manche
31 janvier 2010

Cinquante raisons de torturer un être sensible

livre

Il y a 4 ans, cet ouvrage aurait fait 340 pages et son prix se serait élevé à 28 €.
Aujourd'hui, signe des temps, quand ça veut pas, ça veut pas, il fait 68 pages et coûte 5 €.
C'est tout juste s'il n'est pas distribué gratos aux restos du coeur ou opportunément balancé par milliers aux malheureux haitiens en gage de solidarité.
Personne n'en parle.Tout le monde s'en branle. Alors, en tant que blog anti corrida, c'est paradoxal, je m'y colle, mon bon coeur me perdra.

Je parle du dernier opuscule rédigé par le philosophe officiel de la corrida, le porte-coton de la mafia tauromachique: Francis Wolff.
"Cinquante raisons de défendre la corrida", que ça s'appelle.

J'ai extrait ceci du propos de présentation : "[...] Mais les adversaires de la corrida doivent savoir que les aficionados sont aussi sensibles qu’eux à la souffrance.S’ils vont aux arènes, ce n’est pas par jouissance perverse..."

En effet, les aficionados sont heurtés par le fait qu'on les traite de sadiques, de pervers, de psychopathes...
Plus que tout autre argument, c'est celui qui leur retourne leur perversité intrinséque qui les chafouine.
Les vicieux en bermuda tentent donc de sortir la tête de l'eau fangeuse dans laquelle ils ont plongé avec délices pour se poser en individus équilibrés affectivement et sexuellement, à l'égal de leurs opposants.

Mettons-nous donc d'accord sur les termes. Et évidemment sur celui de perversion.
Le Petit Larousse de la psychologie (2008), page 837, donne de la perversité  cette définition : "disposition active à faire le mal intentionnellement en faisant appel aux ressources de l'intelligence et de l'imagination".

L'encyclopédie en ligne Wikipédia dit de la perversion qu'elle est une organisation psychique utilisant un mode relationnel permettant d'assouvir ses pulsions par des actes opérés aux dépens de l'autre, sans ressentir de culpabilité.
Et résume la définition par : "un pervers fait souffrir les autres".

Cependant, la perversion est un fonctionnement défensif, qui peut ou pourrait être utilisé par tout un chacun.
En revanche, chez certains ce mécanisme s'installe comme un mode de fonctionnement préférentiel, probablement plus satisfaisant, en ce qui leur permet d'éviter toute souffrance psychique. Plus ce mécanisme est utilisé et plus il se renforce, car l'utilisation de l'autre comme instrument prive la personne perverse de tout retour affectif structurant. Ce développement sur le mode pervers est un choix adaptatif fait par l'individu.

Payer quelques dizaines d'euros pour aller assister au supplice d'un animal, supplice conclu par son exécution, tu appelles ça comment, Francis ?

Publicité
Commentaires
C
c'est bien un livre qui condamne ou réprouve la corrida pour des tas de raison;... mais à contrario de l'auteur, je crois que la dignité animale doit être la principale raison de lutter contre cette horreur...
R
A propos de ce livre, (Les Mythes tauromachiques), jetez un coup d'oeil au blog de l'auteur. Ca décoiffe!<br /> http://marcfabre.blog.lemonde.fr/
T
Pour se remettre les idées au clair et comprendre la mauvaise foi ordinaire des tauromaniaques, je conseille ce livre, "Les mythes tauromachiques", clair, fouillé, décapant aussi, publié par Marc FABRE il y a quelques mois...
A
Il n'y a rien de mystérieux à voir dans la corrida . Ceux qui prétendent le contraire font simplement diversion en espérant berner ceux qui savent qu'ils éprouvent " un plaisir de voir souffrir, une catharsis de la mort, une détestation des corps. S'il pouvait toréer ou torturer des hommes des femmes et des enfants ils aimeraient certainement bien plus." <br /> Un mensonge aux autres pour éviter leur mépris ; un mensonge à soi pour éviter de se mépriser et finir dépressif ou suicidé .<br /> Quel dommage ...
D
Mais qu'est-ce qu'il y aurait de si mystérieux à voir dans une corrida que nous ne verrions qu'initié ?<br /> Un plaisir de voir souffrir, une catharsis de la mort, une détestation des corps. S'il pouvait toréer ou torturer des hommes des femmes et des enfants ils aimeraient certainement bien plus.<br /> <br /> Ce sont là des toros, faute de mieux. <br /> <br /> N'oubliez pas que la corrida c'est au 16 ème siècle un spectacle de torture publique initié par les garçons bouchers sur le dernier toro à tuer.<br /> <br /> Selon Elisabeth de Fontenay un parallèle intéressant peut être fait en espagne entre la prohibition des exécutions capitales publiques et le développement de la corrida.
Publicité