BUSH livre l’Alaska aux mains sales des compagnies pétrolières

D'un côté, des caribous, de l'autre du pétrole.

De ce même côté, la réserve naturelle la plus étendue des Etats-Unis, en face, l'administration BUSH et la compagnie pétrolière ARCO/BP.

Toujours de ce même côté, une immense région sauvage, au nord de l'Alaska, le North Slope, représentant plus du tiers de la France, riche d'une stupéfiante biodiversité.

A l'opposé, des sites de forage qui produisent déjà 1,2 millions de barils par jour tout en rejetant des tonnes de déchets, certains très toxiques.

Que croyez-vous qu'il arriva ? L'administration républicaine, malgré les études d'impact écologique négatives, à décidé de concéder au plus offrant des compagnies pétrolières des vastes étendues de la partie la plus à l'ouest de la région, recouvrant grosso modo la Réserve Nationale Pétrolière de l'Alaska (NPRA), considérée comme réserve stratégique (93000 km2).

En fait, c'est bel et bien une zone protégée qui abrite un nombre incalculable d'espèces, mammifères comme oiseaux marins ou côtiers. Il y a même des endroits où l'on est certain que l'homme n'a jamais mis les pieds, c'est dire...

A l'autre bout, à l'est, près de la frontière du Canada, il y a le Refuge National de la Vie Arctique (ANWR), splendide territoire (77000 km2) qui héberge la biodiversité la plus riche (oui, oui !) de tout l'arctique.

Ceux qui ont vu le trés beau film de Jacques Perrin "Le Peuple Migrateur" savent de quoi je parle. On y voit notamment la bernache cravant traçant vaillament sa route migratoire.

Eh bien là aussi, les compagnies pétrolières ont des envies d'extension.

Leur zone d'exploitation leur semble trop étroite (zone littorale située dans la Baie de Prudhoe, soit les champs pétroliers de Kuparuk, d'Alpine et de Deadhorse).

Après avoir bien salopé l'endroit, les compagnies aimeraient bien faire leurs dégâts ailleurs.

Heureusement pour elles, le président aime beaucoup le pétrole. Fils d'un magnat de l'or noir, quand on lui dit 'extension des forages', il remue la queue de joie et c'est banco !

Le gisement de Prudhoe extrait 227 millions de mètres cubes de gaz au quotidien, c'est à dire plus que le Canada n'en brûle en une journée.

Mais peut mieux faire ! Si les projets aboutissent, il s'agira du plus grand gazoduc privé...du monde.

Jusqu'à la dernière goutte, on vous dit. Par contre, l'impact écologique, ça intéresse moins Dobeliou.

L'impact écologique ? Une paille ! Des centaines de fuites, une pollution de l'air 2 fois supérieures à celle de certaines grandes villes américaines (ça laisse songeur hein ?), l'absence d'obligation pour les pauvres petites compagnies de nettoyer les sites en fin d'exploitation et forcément, la destruction des habitats naturels protégés.

Le NPRA à l'ouest, l'ANWR à l'est, les puits au milieu. Le dépeçage de l'Alaska a débuté (depuis 2001, les compagnies ont raqué 120 millions de dollars pour 'louer' des terres dans la réserve pétrolière).

La liquidation du North Slope est bien entamée.

Les caribous de la harde de Porcupine, le faucon gerfaut, les eiders à lunettes ne verront pas la fin de l'ère du pétrole.