La corrida au secours de l’impuissance
Ouh là, ça fait bobo à la cuisse !
Région de Castille et León, province d’Ávila.
Ávila justement. Son arène, son hôpital.
Longue litanie de blessés. Encornés. Plus ou moins sérieusement. Je n’ai pas les stats mais cette année, je crois bien que ça distribue généreusement.
Lui, un novillero, José Ramón García dit ’Chechu’.
Lundi 15 octobre.
Coup de corne sur la face antérieure de la cuisse droite. Artère fémorale touchée. Et un paquet de veines tant qu’à faire.
C’est pas de bol pour lui, il a mangé et en plus, c’était au tout début de son numéro de ses passes de muleta.
Gâché !
La corrida, n’en déplaise à tous ceux qui habillent cette distraction sadique de hardes philosophiques, n’est jamais que l’expression la plus critique, la plus sale, de la relation conflictuelle que l’homme entretient avec la terre, la nature, l’animalité.
Egolâtre, peureux, il fait payer à l’autre, toujours le plus faible, son incapacité à se sentir partie prenante de cette nature; une vengeance en quelque sorte, devenue dégueulasse à force d’imagination et d’inventivité.
La culture, méditerranéenne en l’occurence, devenue perverse pour valider une ruine de l’âme.