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Ça branle dans le manche
13 novembre 2007

Contre l’obscénité de la rupture, tous ensemble !

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L’épreuve de force, qu’ils appellent ça. Eux, tous les fayots, les journalistes à l’échine souple, les éditorialistes achetés de la presse écrite, radio et télévisuelle.

Car ils n’ont qu’une crainte, ces larbins : c’est que ça se barre en sucette, la rupture prônée par le Chancelier sarko 1er.
Ils auraient trop à perdre. Moins de places de parking gratuites, moins de cocktails mondains.

Figurez-vous qu’ils sont en deçà de la réalité, les médias aux ordres. Les 15 jours qui vont suivre seront tout bonnement décisifs. Historiques, je dirais, si je n’avais pas peur d’être grandiloquent.

On parle bien des mobilisations et des grèves à venir.

Mais les enjeux dépassent de loin le problème du déficit (marginal) des régimes spéciaux. Ou du pouvoir d’achat, de la revalorisation des carrières des fonctionnaires, de la franchise sur les soins etc.

Ce n’est pas moi qui le dis. C’est Denis Kessler.

On peut dire beaucoup de mal de ce social killer, de ce grand patron très influent, seigneur du secteur des assurances.

Il mérite des coups de lattes à répétition pour tout un tas de motifs mais sûrement pas pour son hypocrisie.

Ce n’est pas un faux-cul, en bref. Il est franc du collier.

Le 04 octobre 2007, dans le magazine économique Challenge(s), il a annoncé la couleur :

Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme…

A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux.
La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception.

Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !”

Vous avez pigé ? C’est l’ensemble, sinon la totalité des acquis sociaux gagnés au lendemain de la guerre qu’il convient, pour lui, pour le gouvernement, pour la droite, pour le MEDEF, de reprendre aux salariés et aux retraités.

Les problèmes ne se posent pas un par un. C’est ainsi qu’ils veulent qu’on perçoive les choses.

Il s’agit d’une attaque sans précédent, d’une curée (pour employer le terme odieux de la vénerie) obéissant à une stratégie simple; une révolution ultralibérale économiquement parlant qui accompagne une restauration conservatrice dont on a pu déjà mesurer les méfaits avec la remise en cause de mai 68 et de ses prolongements.

Afin d'illustrer les périls qui nous guettent, d'aucuns ont utilisé la comparaison du choc Thatchérien asséné début des années 80 en Angleterre. Cette comparaison est pertinente.

Pour avoir suivi de très près, activement, à leurs côtés, la longue grève des mineurs britanniques de 1984 et 1985, je puis vous dire que la guerre sociale conduite (et gagnée) par la droite britannique (aidée en cela par la force du Reaganisme outre-atlantique) prévoyait de lancer l’offensive sur le bastion le plus solide de la classe ouvrière à l’époque : les mineurs.

Avec l’alternative : ça passe (donc ensuite, on enfonce les lignes) ou ça coince

Le gouvernement français procède de la même façon. Il affronte le milieu des cheminots, considéré à juste titre comme la catégorie salariée la plus mobilisée, la plus forte.

Si ça passe…. Ce seront 60 ans d’espérances, de lendemains meilleurs, de solidarité, de mutualisation des risques de la vie, de répartition équitable, de l’esprit de la Résistance qui disparaîtront.

Pour la paix des cimetières, cimetières des illusions, des aspirations, du progrès social. La mort douloureuse du modèle social français. Que le monde entier nous enviait.

Et bienvenue dans l'obscénité du toujours plus, du marche ou crève. 

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