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Ça branle dans le manche
14 novembre 2007

Le chasseur qui avait descendu Cannelle sera jugé

C'était il y a un peu plus de 3 ans... Oh! Pas beaucoup plus.

Le 1er novembre 2004, en effet, en Vallée d'Aspe (Béarn), sur les hauteurs d'Urdos, René Marquèze participait à une battue au sanglier, avec un groupe de viandards.

Quiconque connaissait un tant soit peu le coin (par conséquent les chasseurs, éminents naturalistes comme ils aiment à être considérés ainsi) savait que l'ourse Cannelle, dernière ourse de souche pyrénéenne, se promenait dans les parages, avec son ourson.

Cannelle croisa la route du groupe de canardeurs et de leurs chiens. Forcément.

Elle avait procédé à une charge d'intimidation (vous savez, comme cet ours en Val d'Aran-Espagne, dont j'ai parlé il y a peu). Mettez-vous à sa place : elle était inquiète, pour son petit et pour elle.

René Marquèze l'avait descendue.

Je vous passe l'émotion qui s'en était ensuivie. Destruction d'une espèce protégée, certes, mais emblématique. Terriblement significative de la vision du monde de ces chasseurs.

Cet évènement avait enclenché, d'ailleurs, le processus de réintroduction des ours slovènes dans les Pyrénées-Atlantiques.

Le 19 janvier 2007, il avait bénéficié d'un non-lieu délivré par un juge d'instruction de Pau. Scandale !
Les 19 associations parties civiles avaient  fait appel de la  décision et obtenu en avril que l'affaire soit renvoyée devant le Tribunal correctionnel.

René Marquèze s'était pourvu dès lors en Cassation.

Hier, mardi 13 novembre, la Cour de Cassation a confirmé le jugement en appel.

Le tueur de Cannelle devra répondre de son acte devant la justice.

La défense de R. Marquèze vise à faire reconnaître que le tir meurtrier n'a été effectué qu'en dernier recours, c'est à dire que le chasseur n'avait pas d'autre choix que d'agir de cette manière. Et donc, que ce n'était pas illégal, quoiqu'un peu chiant.

Dans ses attendus, la Chambre d'instruction de la Cour de Cassation estime, elle, au contraire, que R. Marquèze est totalement défaillant dans l'administration qui lui incombe de la preuve d'un seul des 3 éléments qui prouveraient qu'il ne pouvait pas éviter de commettre un acte défendu par la loi.

La suite, c'est pour quand ? Courant 2008.

    

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