Accident de chasse à Falaise : tir malencontreux en 6 lettres
Voilà qui est fâcheux.
Je m'étonne, mon cher John, d'ailleurs, que cet exploit n'ait pas été relevé, hissé à la place qui lui revient.
Car c'est du costaud, de la foirade intégrale, de la cagade pétrifiante dont il s'agit, de la bavure qui réduira en cendres des siècles de réglementation des pratiques de chasse et autres codes de bonne conduite qui commotionnent les esprits faibles et permettent aux viandards de rouler des mécaniques.
Que je vous explique en passant, vite fait : la fédération de chasse de l'Aude et l'ONCFS vont remettre, pour la saison prochaine, à tous les chasseurs, un CD-ROM qui contiendra le B.A.-BA (t'as vu comment c'est chiant à écrire ce mot qui paraît simple ?) de la chasse...du genre tout ce qu'il faut savoir sur la chasse individuelle, en battue, sur la différence entre un randonneur et un sanglier etc.
Si tu veux, j'en étais resté à l'opinion largement diffusée que la chasse en avait fini avec ses errements du passé et que, à l'orée du 21ème siècle, elle avait jeté le moche à la décharge pour ne garder que le rayonnant.
Ai-je eu tort ?
Et c'est peut-être pour cette raison que l'accident de chasse dont il est question ne provoquera pas de commentaires de leur part, sinon quelques gargouillements gênés venant des plus audacieux.
Je te raconte Lisette.
Falaise. En pays normand. Calvados.
Le papy, jeune papy en définitive (60 ans), il accompagnait ses petits-enfants pour une promenade, au lieu-dit Vaston, dimanche 24 février après-midi.
4 et 6 ans, les loupiots.
Mais le dimanche, comme tous les autres jours de la semaine, il y a des gens qui prennent la nature et les jolis coins pour des cimetières.
Matin, midi et soir, faut que ça tue, mutile, blesse, qu'il vente, qu'il pleuve ou qu'il fasse grand soleil.
Ces forcenés, ils font comme s'ils étaient seuls. Enfin, eux et leurs proies.
Lui, il voulait exterminer du lapin.
Il a tiré. Divaguant. Il a arrosé. Connement.
Les 2 enfants et le grand-père ont été touchés au visage et aux mains par les plombs.
Conduits à l'hôpital, il s'avère que ce n'est pas trop grave. Heureusement.
Le chasseur a été interrogé par les gendarmes.
A part avouer sans barguigner qu'il est aveugle de naissance, je ne vois pas, pour lui, d'autre excuse à balancer aux galonnés pour expliquer son tir.
Ah si, j'oubliais ! Quel benêt je fais... Il n'avait pas eu son CD-ROM !