Chasse : homicide saisonnier mais impunité constante
Ça s'était passé outre-Quiévrain (t'as remarqué comme parfois, on peut faire riche et cultivé à peu de frais !).
Thimister-Clermont. Le 11 août 2003 à 7 heures du mat'. Il faisait clair, c'était l'été, même en Belgique.
Christophe Winand (33 ans), père d'un jeune garçon, ramassait des graines de chardons pour nourrir ses piafs. Habillé d'une chemise rouge, il vaquait tranquillou à sa besogne.
A proximité, des viandards.
Lui, 72 ans à l'époque (mais 40 ans de passion sanglante) avait entendu quelque chose bouger dans des fourrés et s'était dit : "Putain, c'est un renard".
Il avait fait feu à l'aveuglette et tué le pauvre homme. Une balle dans le ventre.
Il comparaissait en correctionnelle, début mars, à Verviers.
Les juges se sont bien sûr étonnés qu'un chasseur expérimenté puisse confondre un homme habillé de couleurs vives et un renard.
Mais il faut bien comprendre que ce viandard n'avait pas confondu en fait. Il n'avait rien vu de précis.Il avait simplement entendu du bruit dans le bosquet.
Dans sa tête à nuque épaisse, dès que ça bouge, c'est à cause d'un renard et puisque c'est un renard, il faut allumer...
Manquement flagrant aux règles élémentaires de sécurité. Aucune excuse, pas de circonstances atténuantes.
Légèreté criminelle.
Le parquet avait requis le maximum de la peine, soit 2 ans de prison, en ne s'opposant pas au sursis.
En début de semaine, le 08 avril, le jugement a été rendu : 12 mois avec sursis, 1000 euros d'amende et 21000 euros de réparations au civil.