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Ça branle dans le manche
8 juin 2008

Le régime carnivore affame la planète

animaux_20domestiques

Alors ça, c'est une réunion au sommet pour rien ! Du cinéma, du gros pipeau.

Pour s'en convaincre si besoin en est, il suffit de lire et de relire la conclusion de la réunion de Rome où 183 pays se sont réunis sous l'égide de la FAO pour se pencher sur la sécurité (et la crise) alimentaire dans le monde.

Cette déclaration est sortie in extremis le 05 juin au soir.

C'est parti :  "les délégués des pays membres s'engagent à éliminer la faim et garantir la sécurité alimentaire pour tous, aujourd'hui et demain".

Mais je ne te laisse pas sur une mauvaise impression. Je suis trop charitable décidément.

Voici donc un excellent article d'une journaliste du Nouvel Observateur paru il y a un mois pile-poil.

Les bovins ruminent 30% de nos céréales
Frères humains, devenez végétariens !

Il suffirait de renoncer à la viande pour soulager la pénurie de grains tout en préservant l'environnement et notre santé

"L'élite intellectuelle dans les pays développés trouve parfaitement normal de s'inquiéter de la surpopulation dans le monde, mais elle oublie toujours un fait. La vraie surpopulation, c'est celle du bétail." L'auteur de ces phrases n'est pas un vachophobe excentrique ou un végétarien fanatique mais l'économiste américain Jeremy Rifkin, auteur, entre deux essais sur le travail ou les nouvelles technologies, du passionnant «Beyond Beef», un essai sur l'impact dévastateur de l'industrie de l'élevage.

Surpopulation ? Avec 1,4 milliard de vaches, notre planète croule en effet littéralement sous le bétail : le poids cumulé de tous ces ruminants est supérieur à celui de toute la population humaine avec ses 6 milliards d'habitants !
Et c'est de pire en pire. La production de viande a été multipliée par cinq depuis les années 1950, pour passer à 265 millions de tonnes. Et devrait encore doubler sur les vingt années à venir.

De quoi affoler les experts en alimentation, qui se demandent bien comment la terre pourra nourrir les 3 milliards d'humains supplémentaires de ces prochaines décennies.
La concurrence entre les animaux d'élevage et les hommes s'annonce très rude.
Car 80% de l'alimentation animale proviennent de cultures qui conviendraient également à la consommation humaine : maïs, soja. A l'ère de l'élevage industriel, nos bêtes accaparent à elles toutes seules 60% de la production mondiale de céréales, soit 670 millions de tonnes !

Un volume qui suffirait amplement à nourrir les 850 millions d'êtres humains souffrant de malnutrition.
En fait, d'un point de vue malthusien, la viande n'est pas «rentable».

On estime qu'un végétarien consomme en moyenne 180 kilos de grains par an alors qu'un consommateur de viande en gaspille 930 kilos par an.

Pour comparer le rendement de diverses spécialités agricoles, les agronomes calculent un taux de conversion alimentaire qui correspond au rapport entre le nombre de protéines consommées et produites. Pour obtenir 1 calorie de poulet, il faut ainsi environ 4 calories de nourriture végétale. Idem pour le porc ou les oeufs. Pour le lait, on grimpe à 8. Et pour le boeuf, à 17, voire bien plus !
En comparaison, la pomme de terre est bien moins gourmande, son taux de conversion n'étant que de 0,46.

Et encore, on ne compte pas les besoins en eau : pour produire 100 grammes de boeuf, il faut 25 000 litres d'eau.

Glouton, notre cheptel est aussi expansionniste. Au total, l'élevage et la production des aliments pour le bétail squattent 78% des terres agricoles mondiales, soit 30% de toute la surface du globe, trois fois plus qu'en 1960. «Sur un hectare de terrain, un agriculteur peut nourrir une trentaine de personnes s'il le consacre à la culture de légumes ou de fruits. S'il produit des oeufs ou de la viande, le ratio passe à cinq personnes. Et à beaucoup, beaucoup, moins, s'il ne s'agit que de viande rouge», dit ainsi Bruno Parmentier, auteur de «Nourrir l'humanité» et directeur de l'Ecole supérieure d'Agriculture d'Angers.

Des périls verts à quatre pattes

Le plus insensé ? C'est que toute cette bidoche est en priorité destinée à 0,1% de la population de la planète, l'infime petite minorité des riches de ce monde.

Notre consommation de viande est passée de 30 kilos par personne et par an en 1919 à plus de 100 kilos aujourd'hui. C'est trois fois plus que la quantité préconisée par les organismes de santé. Non seulement notre régime carnivore affame la planète, mais il nous tue aussi par la recrudescence des maladies de «biens nourris» : accidents cardiovasculaires, diabète, obésité...

Et pour ne rien arranger, il contribue au réchauffement climatique. Selon un rapport publié en 2006 par la FAO, l'élevage est responsable de 18% des émissions des gaz à effet de serre.
Soit plus que le secteur des transports ! Avec leurs flatulences chargées de méthane, leurs tonnes de fumier gorgé de gaz hilarant, le fameux NO2 également des plus nocifs, sans compter les émissions d'ammoniac synonymes de pluies acides et leurs déjections qui polluent les nappes phréatiques, nos charmants bovins sont des périls verts à quatre pattes.

L'extension de leurs pâturages fait des ravages. En Amérique centrale, 20% des zones sylvestres ont déjà été ratiboisées. Et c'est encore pire au Brésil, où 38% de l'Amazonie ont été sacrifiés pour les bovins. Une déforestation qui s'accélère avec les immenses plantations de soja destinées à nourrir nos vaches, toujours elles.

Mon royaume pour une entrecôte.

Doan Bui - Le Nouvel Observateur

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Commentaires
T
Galette d’avoine<br /> Un verre de flocons d’avoine nature (ou tout autre flocon d’une autre céréale nature NON SUCREE, y a un grand choix).<br /> 1 œuf battu (pauvre œuf, toujours battu alors qu’il a rien fait ….).<br /> Du persil haché.<br /> Du sel, du poivre, de la muscade.<br /> Un grand verre de lait (de vache ou encore mieux de soja ou de riz).<br /> Mélanger tout ça et laisser gonfler au moins 1 heure (très important, il faut que les flocons gonflent bien et absorbent le liquide). Si la mixture est trop épaisse au bout du temps de repos, rajouter un peu de lait.<br /> Dans une poêle, mettre un peu d’huile, et quand elle est bien chaude, y verser la chose.<br /> Bien étaler et répartir pour faire une grande crêpe (ou plusieurs petits tas + épais, c’est comme on veut).<br /> La retourner quand elle est dorée.<br /> Faire dorer l’autre face et après ça, y a plus qu’à la manger, miam, c’est bon.<br /> On peut aussi ajouter dans la mixture quelques feuilles d’épinards cuits, des petits pois, du chou fleur, du fromage râpé.<br /> Et ça remplace la viande !<br /> Bon appétit petits sacripants !
C
Je l'avais déjà lu, tout ça....je ne me rappelle plus où...mais le relire et bien controler ces pourcentages est simplement affolant !<br /> On n'a absolument aucune peine à y croire, vu qu'une vache mange et boit certainement beaucoup plus que moi !....et, qu'en plus de ça, je n'aime pas la viande !!!<br /> Moi, c'est mayonnaise et crème de marrons !....ah ! fraises et abricots, aussi !miammm...
E
génial ton article, encore une fois! mais comme le peuple écoute ce qu'il veut bien entendre; on va finir par dire que pour combler ce besoin de nourriture, il faut absolumment des ogm et ils le croiront....(tout en sachant qu'on a déjà assez mais qui le donne aux pauvres???)c'est fatiguant!
L
de te parler de mon voisin , entrain de mourir méchament...l'Urée ( cet acide produit justement par l'excès de nourriture carnée ) l'Urée monte lentement vers son cerveau - il est foutu après des mois et des mois de grandes souffrances dûes à l'arthérite...elle aussi une conséquence de l'alimentation carnée " quotidienne " !!! Je me porte très bien de n'en pas manger !!! Bonne journée cher Hervé ;-))
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