Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ça branle dans le manche
20 août 2008

Nouzilly : les réprouvés éternels ou les neufs cercles de l'enfer

bunnysm

En écrivant le premier voyage de La Divine Comédie (L'amor che move il sole et l'altre stelle), Dante Alighieri ne pouvait pas imaginer que l'Enfer pourrait prendre forme, quelques 700 ans plus tard, dans une unité spécialisée de l'INRA (Institut national de la recherche agronomique).

Le lieu maudit des dieux, mais inauguré il y a peu par Michel Garnier, que je vais te présenter (tous mes remerciements vont à Françoise) est situé dans l' Indre-et-Loire, à Nouzilly, près de Tours.

Les animaux qui y seront accueillis, vaches, cochons, poules, lapins, souris, moutons, n'en ressortiront jamais vivants.

S'ils ressortent, ce sera peut-être à l'état de cendres et après avoir connus les pires tourments.

L'INPREST (Installation nationale protégée pour la recherche sur les encéphalopathies spongiformes transmissibles) est un bâtiment de 4120 m2 aux normes de confinement de niveau 3.
Comme son nom l'indique passablement, il s'agit d'une gigantesque animalerie où vont être conduites des expériences sur les maladies à prions et les maladies émergentes.

Il conviendra donc de mener, selon  le vocabulaire approprié, des programmes d'infectiologie expérimentale.
En clair, les saloperies virales et bactériennes les plus démentes qui existent dans l'univers seront injectées à des animaux sains, en les laissant faire leur oeuvre, de A à Z, du début à la fin.

L'objectif recherché est de faire des essais vaccinaux et de réaliser ensuite des clonages d'animaux résistants à ces infections mais d'abord, il faudra faire le tour complet de toutes les caractéristiques de ces maladies.
L'ESB (la maladie de la vache folle) bien sûr. Et la fièvre aphteuse, la fièvre catarrhale, la grippe aviaire, le virus West Nile, la brucellose, la chlamydiose et la petite dernière, la gastroentérite transmissible du porc.

Tu me diras : "Mais il y a quelque chose que je ne pige pas ! Ces épidémies, on les connaît, on a vu leurs effets, les bûchers, les monceaux de cadavres passant à l'équarissage, la tremblante du mouton, tout ça, c'est pas nouveau...Pourquoi claquer du fric (11,2 millions d'euros HT) pour découvrir ce que l'on sait déjà ?"

En réalité, pour nos chercheurs de Nouzilly, le problème reste que les analyses des mécanismes d'action de ces agents pathogènes sont perturbées, parasitées par les considérations économiques, les intérêts de la filière de l'élevage des animaux de rente et les émotions de la population.

Pour résumer : les bêtes malades et non malades sont abattues trop tôt et ç'est emmerdant car on ne peut pas voir toutes les conséquences de l'infection, la contagion, effectuer des nettoyages sanitaires corrects, procéder à des imageries scintigraphiques qui tiennent la route, avec des spécimens bien infectés jusqu'à l'os...

Dans cette unité en milieu confiné, ultra-sécurisée, les ingénieurs vont enfin pouvoir exercer leur sens de l'observation tranquillement.

Mais la dignité de l'animal est sauve ! Le dossier de presse précise que les normes de densité animale par espèce ont été respectées, que des espaces d'exercice ont été conçus, que la paille sera remplacée par des tapis en caoutchouc pour le couchage des vaches et que l'alimentation des animaux est assurée manuellement par un personnel compétent.

Les virus, bactéries, prions et autres parasites cultivés dans ce centre ne pourront pas en sortir. Sas, zones confinées, mise en dépression de l'atmosphère, élimination en interne des déchets solides et liquides, tout a été prévu.

Tout ?

Si tu as le temps et l'envie, découvre ou regarde à nouveau L'armée des 12 singes, le film de Terry Gilliam.

Tu comprendras de quoi je parle.

12glow

Publicité
Commentaires
L
Je vous ai bien compris et je suis tout à fait d'accord avec vous. Je trouve tout à fait louable votre travail in vitro :)<br /> Maintenant je ne suis pas un expert, loin de là, je n'y connais rien en médecine ou en recherche, mais j'ai entendu dire et j'ai vu des reportages sur les foetus. Apparemment beaucoup d'utilisations médicales pourraient se servir de foetus (je me souviens que dans ce reportage il y avait une quantité impressionnante de foetus gardés congelés). Mais la religion étant ce qu'elle est, l'emprise qu'elle a encore sur notre société, il est impensable de les utiliser, puisque considirés comme être vivant. C'est dingue, les Hommes n'ont aucun remord à torturer un animal vivant, sensible, mais il ne faut surtout pas toucher un tas de cellules collées entre elles...<br /> L’utilisation de volontaires sains ou malades serait pour moi une des solutions, combinée avec d’autres.<br /> Encore une fois je ne prétend pas avoir LA solution mais je suis persuadé que c'est le manque de volonté d'en chercher qui ne fait pas avancer les choses.<br /> Au sujet des cosmétiques, je suis d’accord avec vous, je considère cela aussi insupportable que la mode avec de la fourrure.<br /> <br /> P.S : moi aussi je prends des médicaments quand je suis vraiment malade, je ne suis pas un sain ;) mais je ne mange plus aucune viande ni poisson :)<br /> <br /> Amicalement.<br /> La Fouine.
M
@La fouine<br /> <br /> Mais je suis tout à fait d'accord avec vous tous !<br /> Je suis biochimiste donc je travaille dans ce genre d'endroit voilà tout ! Mais quand je vois toutes les expériences qui sont faites par la suite sur les rats de labo (pharmacodynamique, pharmacocinétique, toxicité, etc....) je me pose simplement la question : quelle serait l'autre alternative ? Sur des volontaires sains ou ayant la pathologie ? Il en faudrait des milliers ! <br /> Comme je le disais je n'ai pas la solution et je souhaiterais de tout coeur que la cellule seule puisse donner toutes les réponses en extrapolant sur un organisme entier ? Mais ce n'est pas la réalité. Scientifiquement parlant je n'ai pas la réponse.<br /> Pour suivre la métabolisation d'une molécule après injection ou ingestion il faut ensuite disséquer tous les organes cibles pour y trouver ou non des métabolites.... Comment ferions-nous sur des êtres humains ? Sans parler des effets tératogènes (on pourrait tester cela sur une femme enceinte ?)Je suis très très utopique, mais tout comme je boycotte le foie gras depuis que j'ai visionné le gavage industriel des oies, alors il nous faudrait boycotter tous les médicaments existants sachant qu'ils ont été au préalable testés sur des animaux ?<br /> Aspirine, antipyrétique, antispamodique, anticancéreux, antibiotiques ????? Cela est un grand débat et même si je suis entièrement d'accord avec vous tous, je vous le répète il faudrait trouver des méthodes alternatives et à ce jour je ne sais pas si elles existent ou si c'est le corps scientifique qui les réfute. Je suis d'accord pour dire qu'un animal a autant de droit qu'un être humain. Alors oui, je fais la politique de l'autruche, mais je préfère travailler tout de même dans cette industrie que dans l'industrie des armes.<br /> Désolée,je ne défends pas la vivisection, je dis simplement que je n'ai pas la solution.<br /> Quant au domaine cosmétique là c'est pire car ce n'est pas vital ! On devrait déjà commencer par là ! (et pourtant j'utilise du rouge à lèvres !)<br /> Je défends certaines causes, mais je n'ai pas la prétention de dire que je suis une "sainte". Oui je prends de l'aspirine quand j'ai mal à la tête.<br /> Par contre, je ne mange plus de foie gras !<br /> Tout n'est pas si simple, même si c'est indéfendable et inadmissible !<br /> Bien à vous<br /> cordialement, mapy
L
Si on veut tester de nouvelles substances, potentiellement dangereuses, pourquoi sacrifier des animaux qui n'auront pas les mêmes réactions que les humains ?? On les trouve bien assez proche de l'homme pour tester nos saloperies sur eux mais assez pour considérer qu'ils ont droit de vivre en paix. Belle mentalité.<br /> En fait tout est une question d'éthique, de moralité. Les Hommes considères une vie animale moins importante qu'une vie humaine. C'est là que nos opinions diffèrent. De quel droit juge-t-on la valeur d'une vie importante ou non ? A la capacité d'amasser de l'argent ? A la capacité de tuer les autres ? A ce que cette vie peut rapporter financièrement ? En gros nous jugeons l'importance d'une vie par rapport à son utilité direct pou l'Homme et seulement pour lui. Pourquoi juger par exemple un ver terre inutile et indigne de notre attention ? Alors que sans eux, la vie sur terre serait impossible (ce n'est pas moi qui le dit mais des scientifiques).<br /> Si on a envie de jouer avec des substances, autant les tester directement sur des humains, volontaires, qui sont atteints de la maladie à traiter. Je pense qu'à partir de ce moment là, il y aura moins de savants fous qui essaieraient n'importe quoi, ils y réfléchiront à deux fois.<br /> L'utilisation d'animaux pour les expériences arrange tout le monde, sauf les animaux, comme toujours.
R
Trouvé su le site de CANV Conscience et Action Non-Violentes<br /> <br /> POURQUOI LA VIVISECTION EST-ELLE PRATIQUÉE? <br /> <br /> "Tout d'abord, parce que la loi l'exige. En effet, les substances jugées potentiellement dangereuses, comme les pesticides, les additifs alimentaires, les médicaments, etc., doivent être testées sur des animaux pour pouvoir être commercialisées. De la même manière, depuis la fin des années 70, les cosmétiques ont suivi la même voie, en sorte que tous les composants des produits cosmétiques doivent être testés au préalable sur des animaux.<br /> <br /> En deuxième lieu, c'est un excellent moyen pour obtenir des aides financières et des subventions. Depuis plusieurs décennies, on a fait des expériences sur les animaux avec plus de 300.000 substances chimiques. Plus de 6.000 remèdes contre le cancer ont été testés avec succès sur des animaux, mais ils se sont révélés inefficaces chez l'homme. Malgré l'échec de cette recherche, le monde de la vivisection réussit encore et toujours à lever d'imposantes sommes d'argent pour financer ces recherches et les répéter à l'infini. En effet, quand une expérience réussit, elle est aussitôt reprise par d'autres scientifiques sur d'autres animaux ou sur la même espèce, mais dans des conditions différentes. Ainsi chaque année voit la publication d'environ 7.000 périodiques médicaux, l'équivalent de 60 à 70 millions de pages, dont plus de la moitié sont des rediteS."<br /> <br /> La critique de la vivisection se place bien souvent dans le cadre plus général de celle de l'expérimentation animale. (Wikipédia)<br /> <br /> Robert
C
Comptes pas sur moi pour regarder c't'horreur....je n'ai pas besoin de me "resourcer" pour détester et condamner ce genre d'endroit et les mecs qui font ce " boulot" sans états d'ame.....<br /> Pourtant, je suis certaine que ces tortionnaires, quelque part,ont leur vie pourrie....la nuit...quand ils sont seuls devant un miroir....et au moment de crever....certaine...
Publicité