Sabotage de chasse à courre à Folembray
Il ne faut pas se payer de mots. Se la raconter.
Soyons clairs.On gagnera du temps. fini le flou artistique, les faux-semblants. L'hypocrisie.
Comment qualifies-tu un type qui a très envie de tuer un être vivant mais qui a prévu une mise à mort lente, graduée dans l'horreur, avec des moments de tension extrême comme de répit factice, suivant le fil d'un scénario laissant peu de place à l'imprévu (fausses échappatoires mais vrais traquenards), obéissant à la conduite d'un jeu cruel et snob qui laisse la pauvre victime dans l'ignorance la plus complète de ses règles ?
Le fait que cette traque meutrière obéisse à un ensemble de codes désuets, qu'elle soit ritualisée, ne change rien à l'affaire : nous sommes en présence d'individus d'une grande perversité. Qu'ils soient risibles dans leur livrée, certes, mais ça fait longtemps que le ridicule ne tue plus.
Cependant, leur cinéma de nostalgiques de l'Ancien-Régime ne doit pas faire oublier que ces types sont des vrais malades. Des psychopathes qui préfèrent une chasse moins frustre, moins brouillonne, plus 'noble' mais une chasse terriblement révélatrice des pulsions mauvaises qui les animent.
On est donc soulagé de savoir que des anges-gardiens, d'une grande bonté d'âme et de coeur, arrivent à interrompre de temps en temps le cours sanglant de ce loisir.
En forêt domaniale de Saint-Gobain, près de Folembray (Aisne), une quarantaine de gars et de filles se sont interposés pacifiquement dans le déroulement d'une chasse à courre organisée par le Rallye nomade (tueries les mardi et samedi).
Les chevaux était sellés, la meute de chiens préparée, les déguisés prêts à partir sur les coups de 11 heures, samedi 14 mars mais voilà, les amis du vivant ont contrarié le départ de cette partie de traque au cerf.
Les gendarmes de Laon sont venus. De toute façon, il n'y a pas eu de débordements. Vers 16 heures, tout ce petit monde est reparti.
Un cerf, quelque part dans cette grande forêt, a ainsi échappé à un sort ignoble et verra donc l'arrivée du printemps.