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Ça branle dans le manche
23 mars 2009

Animaux captifs

lion
(photo : http://www.st-antigone.com)

Aller voir des animaux au zoo...Simulacre de plaisir...Bénéfices secondaires et honteux. Comédie au masque grimaçant...Qui laisse un quelque chose de jouissance du pire.

J'ai trouvé sur le net un texte épatant. Repris par le site Code Animal -http://www.code-animal.com/
Il a été rédigé par un pédiatre, M.Philips.
Cet homme publie pour Mediapart, un site participatif, indépendant, d'informations et de débats.

Le voici le voilou :

En pensant à Boris Cyrulnik

"Vous souvenez-vous de vos passages d'enfant au détour d'un zoo ou dans l'animalerie d'un cirque de hasard?
Vous souvenez-vous de ces animaux (des tigres, un ours, une panthère, voire un éléphant) que vous avez vu animés de mouvements répétitifs, des allées et venues perpétuelles d'un bout à l'autre dans leurs cages étroites, ces balancements permanents de tête, de trompe?
Des professionels qualifient ces mouvements sous le vocable de "Tic de l'ours", une sorte de curiosité en quelque sorte, d'après eux.

Les éthologues connaissent aujourd'hui très bien l'origine de ces mouvements répétitifs que rien ne peut empêcher, et pour cause! Il s'agit tout simplement de la très grave manifestation d'une sorte de désespérance de vie, le cri silencieux d'animaux pour qui la vie se résume à un lieu réduit à une cage, à un espace indécent. L'appel désespéré vers des échanges, des rencontres, un peu de liberté, un peu d'espace.

Ces tics, on les rencontre aussi chez certains chevaux qui vivent dans certains cercles équestres pourvus des derniers outils de la modernité: boxes aérés, paille renouvelée, eau claire, nourriture adaptée.
De quoi se plaignent-ils, ces animaux  que certains osent appeler "bourrins"?
Ils crèvent tout simplement d'ennui! Ils ne sont souvent montés qu'une fois par semaine et passent ainsi souvent les 167 autres heures de la semaine à s'emmerder ferme au fond de leur box. D'où balancements perpétuels: le fameux "tic de l'ours", pour eux aussi.

Mais quel rapport avec Boris Cyrulnik, me direz-vous?

Le rapport est direct, simple, d'une implacable cruauté. Des humains, en l'occurrence le plus souvent des enfants, peuvent également être les victimes d'un sort identique et insupportable.

Dans le passé on nommait  ces troubles du comportement "hospitalisme". Il s'agissait d'enfants qui, porteurs d'affections chroniques, étaient condamnés à des hospitalisation de longue durée. Il s'ensuivait de graves carences de stimulations, une extrême pauvreté d'échanges conduisant à l'apparition de ces mouvements de balancements, de va-et-vient, l'expression, comme chez les animaux, d'une désespérance de vie.
Manque de personnel ? Sans doute. Incompréhension: certainement.

Ailleurs, dans certains milieux sociaux très gravement carencés, on rencontrait ce que les médecins appelaient le "nanisme social". Un retard de croissance associé à un retard mental que l'on mettait sur le compte de graves carences de tous ordres.

Ailleurs encore, dans des sortes de mouroirs pour enfants comme il en existait en Roumanie (où, avant la fin du communisme, on encourageait l'abandon d'enfants à la naissance), on rencontrait également ce "tic de l'ours", des mouvements répétitifs accompagnés de sévères retard mentaux.

Boris Cyrulnik montra que cette forme de comportement n'était pas irrémédiable ni définitive et qu'en redonnant vie à ces enfants, en leur proposant des échanges, quelque chose de l'ordre d'une vie de famille, il était possible d'améliorer les choses.

Par son courage à aborder de multiples disciplines, sans a priori, Boris Cyrulnik nous fait passer un message: faisons attention, respectons la vie et les conditions dans lesquelles elle se manifeste. La vie n'est pas un simple outil que l'on peut éventuellement laisser sans risque dans un garage, comme une voiture.
La vie ne se résume pas à l'alimentation. Pouvons-nous affirmer qu'aujourd'hui cette question est résolue?

On parle partout de résilience, mais ne faudrait-il pas aussi, et avant tout, parler de prévention, d'accompagnement à la petite enfance?

Par exemple, dans combien de familles l'écran n'a-t-il pas remplacé, pour le plus grand malheur de nos touts-petits, les cages de nos ours des zoos, ou même, les boxes hygiéniques de nos chevaux?"

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Commentaires
C
ça fait du bien de vous retrouver(problème de connexion)moi aussi j'ai entendu ce genre de réflexion à propos de parc soit-disant pas bien car....justement.<br /> c'est bien plus agréable que découvrir ...ou pas un animal ....en se promenant dans un lieu calme et paisible.<br /> 80%des mésanges?quelle tristesse!je m'explique mieux pourquoi j'en ai tant à nourrir(je surveille les gamelles qui se vident très vite,je croyais qu'elles mangeaient beaucoup l'hiver.il doit y avoir de ça mais aussi celles qui cherchent partout, des bleus et des charbonnières surtout.les pauvres.je savais que les oiseaux souffraient l'hiver.d'ailleurs j'ai le restaurant bien visité par toutes sortes d'oiseaux autres aussi quand ils fait très froids.quoiqu'hier avec le soleil j'ai vu 2 chardonnerets.je nourris toujours été comme hiver,sans apprivoiser je précise toujours.juste je veux qu'un oiseau mange tranquille chez moi s'il a faim.
M
je crois bien que nous sommes d'accord !<br /> Mimi 2.
C
il m'est arrivé d'aller dans une ou deux réserves naturelles et entendre des gens dire "dommage on voit pas beaucoup les animaux...." (comme s'ils n'avaient payé que pour voir cela et donc cherchaient à rentabiliser une entrée"... je disais "soyez heureux cela signifie que les animaux ont l'espace et la possibilité de se retrancher." à mon avis c'est une condition nécessaire pour qu'ils y soient bien... <br /> moi je venais croiser quelques animaux si possible et surtout admirer un lieu où, je l'espérais, on les respecterait...
D
Je ne veux pas faire de l'angélisme, non plus.<br /> <br /> Et je n'ai pas parlé des zoos chinois, par exemple.<br /> <br /> Quant aux délocalisations elles ont eues lieu par le passé. C'est beaucoup plus de la gestion maintenant. Et de la gestion assez sérieuse dans de nombreux cas.<br /> <br /> A "la haute touche" (500 hectares) j'ai vu un lion heureux...Après Vincennes il pouvait. <br /> <br /> J'ai vu une harde en pleine liberté, dans la forêt, des cerfs magnifiques et sans peur. <br /> <br /> Des enclos, grands comme un champ, où l'on cherche les animaux. <br /> <br /> C'est une promenade de 5/6 kilomètres dans la forêt.
M
"Je parlais de voir un animal heureux. Quand il a les pattes en l'air et le ventre au soleil, qu'il a gardé une capacité à jouer, et à communiquer, à faire des farces, là, oui, je suis heureux de le voir." Là, je ne peux bien sûr que te rejoindre.<br /> Certaines espèces s'adaptent plus facilement que d'autres à la captivité, et comme tu le dis, ces lieux ont bien évolué et c'est tant mieux.<br /> Ce qui me gêne, c'est la délocalisation de certains animaux pour le plaisir des visiteurs.<br /> Je ne connais pas les parcs dont tu parles, je suis allée voir qq photos sur internet, ils ont l'air immenses, et sans doute que les animaux s'y plaisent. Comme je ne fréquente pas ces endroits, malgré qu'il y ait un grand safari à côté de chez moi, une de mes rares références, est le zoo du parc de la tête d'or à Lyon, où je me suis rendue de façon épisodique, et il n'y a pas si longtemps, j'ai encore vu des éléphants se balancer; des lions passer leurs journées à arpenter, le long du grillage de leur enclos; les girafes femées dans leur maison (bien sûr pour qu'elles ne prennent pas froid en hiver car leur organisme ne s'adapte pas à notre climat). Et les crocodiles ? et les petits singes dans des cages vitrées, les perroquets etc ... Je sais que ces dernières années, ce zoo a fait qq aménagements, il avait même importé des zèbres pour sa "plaine africaine", mais je ne sais pas s'il en reste car ils sont tombés malades.<br /> Je suis d'accord avec toi quant aux souffrances vécues par les animaux en liberté, dans quelques soient leurs pays, et tant mieux si les humains peuvent soigner une patte cassée ou autre.(perso, je garde mon pain dur pour mes petits rats sauvages au bord de la rivière, les canards et les poissons que je suis heureuse de voir évoluer en toute liberté)<br /> Mimi 2.
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