Confier la nature aux chasseurs, c'est comme confier un animal à un taxidermiste
J'appelle un chat un chat et les chasseurs des gros cons.
Avec eux, t'es jamais déçu en matière d'indigence mentale : c'est de la connerie rutilante, qui fait de l'effet, presque héréditaire tellement elle semble inscrite dans leurs gènes.
Mais ça écoeure à force, comme quelque chose qui te reste sur l'estomac, te poussant presque à vouloir gerber pour te soulager.
Un exemple.
Rabat-les-Trois-Seigneurs, c'est en Haute-Ariège, à 600 mètres d'altitude; c'est le point de départ vers le pic des Trois Seigneurs.
Dans le massif, il y a une faune sauvage et malheureusement aussi des gros cons.
L'isard avait failli disparaître des Pyrénées car trop chassé. Ce n'est que grâce et uniquement grâce à la création du parc national des Pyrénées que cet animal est devenu commun de nos jours. Sa robe est rousse en été, couleur chamois si tu préfères.
Quand tu as le bonheur d'apercevoir un isard blanc, tu n'en crois pas tes yeux. Tu remercies le ciel pour le cadeau qu'il te fait et comme cette bestiole est plutôt facile à observer, tu goûtes le plaisir de regarder un spécimen unique du symbole des Pyrénées.
Eux deux, ils l'ont descendu. Parce qu'il était unique, justement.
Fiers de leur prise, ils l'ont ramenée pour la faire empailler.
La société de chasse de Rabat-les-Trois-Seigneurs a raqué un naturaliste taxidermiste renommé pour faire le boulot.
L'animal trône aujourd'hui dans la maison de chasse.
La chasse, ce n'est que ça : préférer la vie aux yeux vitreux, au pelage terne, empaillée, accrochée au mur.
Faire du vivant un trophée. Détester la beauté du sauvage, lui choisir la rigidité cadavérique.
C'est ce que les gros cons définissent comme étant la protection de la nature : une fois morte, la confier à un taxidermiste.