La corrida ou les pires dérives pulsionnelles...
Cuenca est une commune de la communauté de Castilla-La Mancha, cette partie de l'Espagne qui fut au coeur de ce que l'on a appelé l'Espagne noire, cette Espagne bornée, réactionnaire, accrochée à l'intolérance religieuse mais laissant libre cours aux pires dérives pulsionnelles.
Cette Espagne noire, elle s'incarne aujourd'hui dans la corrida.
La frustration affective, sexuelle, est bien le moteur de la recherche de sang et de souffrance. Derrière les mots qui esthétisent la corrida, qui la décrivent comme la domination de la 'sauvagerie singulière', comme la subversion de la mort, se dissimule en réalité une fuite en avant vers la réalisation de pulsions sexuelles.
Il faut être immature et pertubé pour libérer ainsi, médiocrement, une énergie libidinale; il faut être inachevé, névrosé sérieusement pour torturer un animal sous la canicule.
Il y a quelques centaines d'années, on broyait les membres des hérétiques et on élevait des bûchers pour soigner la lèpre spirituelle. Le bon peuple, celui qui se savait dans le droit chemin, prenait du plaisir au spectacle de ces femmes et hommes martyrisés.
De nos jours, à Cuenca comme ailleurs, c'est autour d'un homme seul dans une arène, face à une pauvre bestiole, que le plaisir monte...