Âge mur et gueule de bois
-Dites-moi mamie, vous voulez que je vous aide à traverser la rue et à quitter les lieux ?
-Nan !
-Mézenfin, c'est plutôt dangereux comme endroit et c'est pas une barrière métallique qui va vous protéger...feriez mieux de passer de l'autre côté
-M'en fiche, je veux rester, je ne veux pas louper le spectacle, c'est trop chouette...J'aime ces traditions authentiques, c'est ça le sud voyez-vous mon bon monsieur !
Une abrivado (du mot abriva, accélérer) est en bon français courant une tradition conne et cruelle.
C'est en quelque sorte un lâcher de taureaux, un encierro local, avec des guardians sapés comme des cow-boys qui conduisent les victimes vers l'arène en passant par les rues de la ville. Les spectateurs tentent, à leur passage, de rompre l'harmonie de ce défilé morbide.
Le Grau-du-Roi (Gard) aime ce genre de manifestation.
Pour faire plaisir à des gens comme cette femme de 83 ans qui assistait donc à une course de taureaux le vendredi 11 septembre.
Les bestioles, indociles, énervées, ont rebrousé chemin sur l'avenue de Camargue et ont foutu la zone. L'une d'entre elles a déblayé aisément les obstacles qui se présentaient, barrières comme vieille femme.
A cet âge, prendre un taureau dans la poire, c'est pas gagné.
Elle a été grièvement blessée.