Gorilles dans la brume ? Plus pour longtemps…A moins que …
En valeur absolue, la vie d'un panda a autant d'importance que celle d'un hérisson. En valeur relative, la disparition d'une espèce organisée par l'activité humaine est insignifiante au regard des temps géologiques et de l'extinction de milliards d'espèces.
Cependant, cette relativité oblige l'homme, parce qu'il est, paraît-il, le seul animal doué de raison, à assumer son immense responsabilité vis-à-vis de ses errements et de son agressivité destructrice.
Ce devoir librement consenti grandit les hommes et femmes qui consacrent une partie de leur vie à éviter la disparition d'une espèce (bonobos, baleines bleues, loups...) ou la destruction d'un écosystème (forêts tropicales, Grande Barrière de corail...).
Libération :
"S'il existe de grands programmes internationaux de protection des grands singes, en France, une petite ONG se bat pour les gorilles. Son président fondateur, Fabrice Martinez, capitaine de police, a créé Gorilla il y a vingt ans, après avoir découvert le livre de Dian Fossey, la célèbre primatologue qui, la première, a étudié les gorilles sur le terrain au Rwanda.
Elle a installé une station de recherche en 1964 et a réussi à gagner la confiance des gorilles de montagne en imitant leurs bruits et leurs gestes, en utilisant leur langage. Dans son livre Treize Ans chez les gorilles, elle montre que ce sont des animaux timides, intelligents, qui évitent les bagarres.
Le 27 décembre 1985, la primatologue est assassinée, sans doute par des braconniers. Ses méthodes et son caractère entier lui avaient valu de nombreuses rancunes, d'autant qu'elle s'opposait aux chasseurs et aux fermiers. Après la mort de Dian Fossey, Fabrice Martinez décide de passer à l'action, de partir sur ses traces. Il crée son ONG en 1986, effectue son premier voyage au Rwanda et lance un programme de protection des gorilles. Ne fonctionnant que sur le bénévolat, les cotisations et quelques dons, Gorilla aide les gardiens du parc des Virunga et, surtout, sensibilise les populations qui vivent à proximité, en concertation avec l'office rwandais du tourisme et des parcs nationaux. Les membres de l'ONG se rendent d'école en école, chargés de matériel scolaire, et expliquent aux enfants pourquoi il est si important de protéger cette espèce de grands singes, si proche de l'homme.
Sur place, le centre de recherche de Karisoke poursuit le travail de Dian Fossey. Son équipe étudie une centaine d'individus, qu'elle suit au jour le jour, pour comprendre leur comportement et également l'impact du tourisme sur ces gorilles."