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Ça branle dans le manche
5 avril 2007

Prendre l’avion nuit gravement à l’existence des ours blancs et des abeilles

giec2.1175761666.jpg  giec3.1175767518.jpg Le changement climatique va mettre en péril de nombreuses espèces de la faune et de la flore, comme les coraux et les ours polaires, avertissent les experts mondiaux sur le climat réunis cette semaine à Bruxelles.
            
Le groupe de travail II du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) publiera demain, le 6 avril, le second volet de son rapport consacré cette fois aux conséquences du changement climatique et aux mesures d’adaptation .
Celui du Groupe de travail III consacré aux mesures d’atténuation sera communiqué le 4 mai à Bangkok.
Quant au rapport de synthèse, il sera adopté à Valence (Espagne) le 16 novembre.
Mis ensemble, les quatre volumes constitueront le quatrième rapport d’évaluation du GIEC.  Les précédents rapports ont été publiés en 1990, 1995 et 2001.
                            
Selon le projet de document, “il est hautement probable que le changement climatique va se traduire par une extinction de nombreuses espèces et une réduction de la diversité des écosystèmes”. 
   
De 20 à 30% des espèces sont menacées d’extinction au cours de ce siècle si la température moyenne de la planète augmente de 2 à 3 degrés par rapport à 1990.
En février, lors de la publication du premier volet de son rapport, le Giec a prédit une hausse de 1,8 à 4° de la température moyenne planétaire d’ici 2100 par rapport à 1990.

images.1175767614.jpg   

Chaque espèce réagit différemment à la chaleur et atteint plus ou moins rapidement sa limite de résistance.
          
Par exemple, une hausse de quelques dixièmes de degré par rapport à 1990 constitue déjà une sérieuse menace pour les fragiles récifs coralliens ou pour la flore du désert de Karoo en Afrique du Sud.
Avec un réchauffement probable de 2 à 3 degrés par rapport à 1990, les coraux seront exposés à “une mortalité à grande échelle”, précise le Giec.

Et si les coraux meurent, d’autres invertébrés meurent et en chaîne, les espèces qui s’en nourrissent, entraînant la diminution de nombreuses ressources, mettant à mal toute une économie de subsistance.
      
Dans l’Arctique, où le rythme du réchauffement est deux fois plus rapide qu’ailleurs, les ours polaires sont directement menacés par le recul de la banquise. La hausse de la température et des émissions de CO2 peut, dans un premier temps, avoir des effets positifs sur la croissance des plantes dans les régions tempérées. Mais au fur et à mesure que la chaleur augmente, le phénomène s’inverse et la végétation dépérit.

Au delà de 3 degrés supplémentaires, les écosystèmes pourraient relâcher plus de CO2 qu’ils n’en absorbent, amplifiant ainsi le changement climatique, expliquent les climatologues.
      
La canicule qui a sévi dans 16 pays européens en août 2003 (70.000 morts supplémentaires) a altéré la végétation, libérant quelque 500 millions de tonnes de CO2, le principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement), selon le Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE).
La canicule avait en outre provoqué de nombreux incendies qui ont ravagé plus de 650.000 hectares de forêts, libérant là aussi des quantités importantes de CO2, indique le Giec.
      
Les impacts du changement climatique sur la biodiversité seront d’autant plus forts que les écosystèmes sont de plus en plus fragilisés par la pression des activités humaines.
   

“C'est un problème de désorganisation général des systèmes écologiques” que le changement climatique amplifie, commente à l’AFP Robert Barbault, écologue.
             
La prolifération d’espèces invasives en est une illustration, le réchauffement donnant “un avantage compétitif à certaines espèces étrangères” par rapport aux espèces locales, estime-t-il.
Ainsi, le frelon noir d’Asie (Vespa velutina), un dévoreur d’abeilles arrivé en France fin 2004, est en train d’envahir l’hexagone, au grand dam des apiculteurs.
            
La biodiversité doit être placée d’urgence sous surveillance, avertit Robert Barbault, plaidant pour la mise en place d’un groupe d’experts spécifique pour la biodiversité, à l’instar de ce qui a été fait pour le climat avec le Giec.

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