“Nous ne sommes pas que des tueurs”, dit le monsieur.

Je n'ai rien inventé; je n'ai pas brodé là dessus ni même exagéré.

Ce sont les vrais propos d'un gars : " nous ne sommes pas que des tueurs".

Ce gars, c'est un chasseur. Il s'agit qui plus est du président de la fédération départementale des chasseurs du Morbihan, un dénommé  Guy Bonnefous.
Ces mots, il les a prononcé à l'occasion de l'assemblée annuelle convoquée samedi dernier à Grand-Champ. Cet évènement marquant a été rapporté par le quotidien le Télégramme du 30 avril. 

Quiconque a quelques présrequis en langue française, en vocabulaire comme en grammaire (un élève du cours moyen par exemple) comprend en entendant cette phrase : on est certes des tueurs mais en même temps, on a d'autres qualités.

Ou alors : outre le fait que nous passons le plus clair de notre temps à tuer, on sait faire autre chose.

Autre chose ? ramasser les sacs en plastique sur les plages, les papiers gras dans les forêts, réparer les clôtures endommagées.

Parce que, soyons précis : les chasseurs se veulent être, en plus que des tueurs d'animaux, des écologistes impénitents, des vrais écolos, pas ces écolos de canapé qui regardent Ushuaia et achètent leurs légumes sous label 'agriculture biologique'.

Pour Guy Bonnefous, qui est davantage qu'un simple tueur, il n'y a pas de distinction entre chasseur et écologiste : " Ceux qui perçoivent une incompatibilité entre la chasse et l'écologie sont en retard d'une guerre, de la vraie, de celle qui menace vraiment la vie sous toutes ses formes".

Ah bon ? Si je comprends bien, quand tu pointes ton fusil, le doigt crispé sur la gâchette, sur un faisan, un sanglier, une oie, une biche, une palombe, on ne menace pas la vie ?

" Nous ne sommes pas que des tueurs". Humm, on dirait bien que si, tout bien réfléchi.

Allez, un dernier pour la route : c'est un article de la Vie Corrézienne, du 28/04, qui relate la journée bien remplie de ces personnes qui ne sont donc pas que des tueurs mais qui ont tous en eux quelque chose de rétréci.

Ayen : deux renardes abattues !

Dernièrement, fin mars, les chasseurs du bourg ont procédé à une battue aux renards dans le cadre de la régulation des nuisibles sur les secteurs de 'Chez Cacoueix' et sous le Puit-de-Guimont.

Une jeune renarde et une plus âgée ont été ainsi abattues et la troisième, hélas, court encore.

Cette traque aux nuisibles est faite dans le but de régulariser la population renarde et permettre une plus grande sécurité dans les élevages de volailles.

Comme à l'accoutumée, ce fut l'occasion pour les chasseurs de partager une bonne journée dans la nature et de se retrouver le soir pour le traditionnel repas de la chasse.

Traduisons : ces écolos/tueurs, ces mister Jekyll and mister Hyde de la protection du vivant (pour déterminer la part du côté sombre de leur personnalité, mettez-vous à la place des 2 pauvres bestioles) ont la lourde charge de réguler la faune renarde, d'empêcher ses représentants de pénétrer dans les bâtiments fermés, sombres, des élevages industriels (concentrationnaires) de poulets de chair et à la suite de quoi, de prendre une bonne biture des familles afin, qui sait, d'avoir le sang chaud pour honorer laborieusement bobonne.