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Ça branle dans le manche
15 juin 2007

OGM, biodiversité, santé : avec Juppé, le danger est là où on l’attend.

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Pschiiittt...ça n'a pas traîné.

Vite dégonflée, la crédibilité de Juppé dans la peau du super ministre de l'environnement. Encore fallait-il y croire, à ces lettres d'intention !

Petit flashback : à l'issue de la réunion préparatoire du Grenelle de l'environnement, le 21 mai, le ministre d'état chargé du développement durable des autoroutes et rocades avait bien pris soin de préciser que, dans l'attente de la tenue de ce Grenelle de l'environnement prévu pour l'automne, aucune décision engageant des thèmes comme le nucléaire, la culture des OGM en plein champ, ne serait prise.

Aussitôt dit, aussitôt contredit ! Si on devait séquencer le génome de Juppé, on se trouverait avec une boite bien remplie du gène de la duplicité.

Hier, en effet, le gouvernement, par la voie de Juppé et Lagarde (ministre des salades et des nitrates), a annoncé qu'il tiendrait compte de l'avis de la Commission du génie biomoléculaire (CGB) au sujet de la semence transgénique de Monsanto, le maïs MON810 (qui produit ses propres toxines pour se protéger de la pyrale, insecte destructeur).

Et cet avis, je vous le donne Emile, ne voit rien qui puisse contrarier la culture de ce maïs, cultivé aujourd'hui chez nous sur près de 30000 ha.

Mais, pourquoi cette commission a-t-elle été saisie ? Il y avait-il un souci ?

Oui.

Fin avril, la justice allemande avait décidé de suspendre l'autorisation de cultiver cette variété, jugeant que les risques induits pour la santé et l'environnement étaient particulièrement clairs.

La France, pour faire la fayote, avait donc sollicité une appréciation à cette commission qui, bonne fille, déclare  " qu'il n'y a pas à ce jour d'éléments de nature à remettre en cause l'évaluation environnementale de ce maïs".

Pour être plus concret, il n'y a pas lieu de revenir sur l'avis favorable rendu en 1996.

Pas de suspension, pas de moratoire. Le principe de précaution ? Zobi la mouche !

Restons rassurés; Juppé et Lagarde ont souligné "leur grande vigilance quant à la manière dont sont conduites en France les cultures d'organismes génétiquement modifiés".

Cultiver des OGM, c'est faire un hold-up sur la biodiversité, sur la santé. Soutenir la culture des OGM, c'est consacrer l'hégémonie de quelques multinationales (Monsanto, Syngenta, Aventis...) et encourager la brevetabilité du vivant.

Les promesses de rendements à l'hectare, délivrées, pour le "bien" de l'humanité, par ces géants de l'agrochimie, c'est surtout l'espoir de se constituer des profits colossaux.

Les intérêts financiers sont gigantesques, ceux de ces firmes comme ceux des grands céréaliers, adeptes de l'agriculture intensive.

Qui a jamais pensé, sérieusement, qu' A.Juppé avait la volonté de s'opposer à ces intérêts, de s'armer du principe de précaution et de prononcer des interdictions temporaires pour empêcher l'irréversible ?

                  

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