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Ça branle dans le manche
28 août 2007

Allez Francis et Alain, assumez ! Le spectacle de la souffrance vous fait jouir ? C’est entendu !

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Et, au 6ème jour, Dieu s'adressa à Francis Wolff en ces termes :

-j'ai presque fini mon boulot de créateur, mon gars; écoute bien ce que je vais dire, je ne le répèterai pas. T'es comme un philosophe, on dirait bien, alors tu vas vite piger.
Le muguet a été créé pour être cueilli le 1er mai, les abeilles pour faire le bon miel des céréales de Kellogs®, le chien pour aller chercher la baballe, l'oie pour produire du foie gras qui accompagnera vos bitures du nouvel an, l'âne pour crouler sous les charges, le lap...
-Et le tautoreau ? Bafouilla Françis...
-Le quoi ?
-Le taureau, je veux dire, se rattrapa notre philosophe. T'as prévu quoi comme destin pour lui ?
-Le taureau, en vérité je te le dis, sera à la disposition de l'homme pour périr dans l'arène, en été de préférence car c'est plus sympa d'assister à une corrida habillé d'un bermuda et d'un T-shirt  Canal +.

Sueur au front, les mains moites et tremblantes, Francis Wolff se jura, dès lors, de consacrer sa vie entière à transmettre ce message divin et de se mettre au service de cette tradition culturelle digne des plus grandes oeuvres de l'esprit.

La corrida.

Prof de philo à l'Ecole Normale supérieure, Francis a tellement essoré ses neurones qu'il en est ressorti un jus épais qui a servi à boucler un livre publié récemment : Philosophie de la corrida, (éd. Fayard, 2007).

Le monde de la tauromachie a encensé cet ouvrage comme il se doit. Mais Françis Wolff ne se veut pas l'idéologue des aficionados. Il laisse ce soin à d'autres.

Je vous en parlerai très bientôt quand je reviendrai sur la constitution de ce Comité  Noé.

Comme il lui restait un peu de rabiot de ce jus de crâne, Francis a décidé d'en faire profiter les lecteurs de Libération.

Alain Léauthier, répartition des rôles oblige, après s'être masturbé frénétiquement devant un spectacle de combat de chiens, se chargera, lui, d'asséner l'argument qui tue dans Marianne : "le droit de vie et de mort que nous avons sur les animaux n'est pas un pêché (sic), mais un devoir"(1).

Alain, il aime certes le "spectacle de la mort et du risque" mais il n'est pas fin.
Francis, il est philosophe, ça passera mieux.

Alors Francis, il a été grandiose (2).  Tout y est passé : anthropologie de l'altérité animale, esthétisation de la violence, poésie du sang versé, catharsis rituelle, contrôle des émotions, sublimation de la peur.

Du classique de chez classique; dissertation laborieuse sur le courage  de l'homme face à la puissance de la bête, musclée, farouche et brave.

Fantasme fascisant, désir en berne, sensibilité congelée.

Pour éviter de reconnaître  qu'ils bandent devant le spectacle de la souffrance, les Francis et Alain se creusent les méninges pour conceptualiser leur perversion.

C'est normal, car personne ne peut assumer un tel goût pour la douleur provoquée sciemment à un être vivant.

Sauf à passer pour un authentique sadique.

Donc, conceptualisons.

Francis Wolff : "qui voudrait qu’on traite les taureaux de combat comme les paisibles ruminants qui peuplent nos campagnes ?"

Une dernière pour la route ? " La corrida montre le toro comme un être qu’on honore en le combattant et non comme un être qu’on avilit en l’abattant ".

Francis a fait des études, Hypokhâgne, Khâgne et normale sup' mais Françis nous prend pour des niais en affirmant que le martyre des animaux d'élevage (ce qu'il reconnaît) justifierait, en négatif, le brave destin (sous-entendu, pas comme celui de ces larves de veaux élevés en batterie) des toros du pourtour méditerranéen.

Les toros bravos, ce ne sont pas des tapettes, c'est bien ce que ça veut dire ! Francis le dit un peu plus intelligemment qu'Alain : "mieux vaut mourir en combattant que de ­vivre à genoux".

Et ces aficionados, courageux derrière les barreras , ils sont donc l'élite de l'humanité.

Mais pourquoi refusent-ils, tous autant qu'ils sont, les Françis, les Alain, les Gérard (Jugnot), d'assumer ce fait : ils jouissent du spectacle de la mort, ils sont excités par le sang. 

Pourquoi ne nous disent-ils pas : "oui, vous avez raison, j'aime  voir un être vivant souffrir, ça me fait comme des picotements dans le bas du ventre ?"

Ensuite, tout est question de degré dans la pathologie.

1) www.marianne2007.info/Corrida-ils-defendent-le-taureau-en-tuant-le-toro_a1800.html
2) Libération du 28 août-pages Rebonds
 

Commentaires
  1. ….ça , c’est du pamphlet !!!!!! B….. de M…… !!!!!!
    ….mais je pense qu’outre le sadisme et la jouissance, ces personnes sont vraiment intimement convaincues d’etre des Créatures Supérieures par rapport à la nature……de là à le devenir par rapport à d’autres hommes, il n’y a qu’un pas de fourmi…

  2. Une réponse chiadée pour une Apologie de la souffrance pondue, à mon avis, sous quelque substance jamais vue en ce bas monde. Chapeau bas pour l’article!
    Les extraits que j’ai pu lire de mon côté sont très probablement le fruit d’une masturbation intellectuelle de longue haleine qui, au final, n’a réussi qu’à vomir une conceptualisation philosophique dégoulinante de transferts des émotions humaines sur le taureau, qui, de “l’honneur qu’on lui fait” et des artistes que son agonie va inspirer n’en a cure!
    (je cite Wolff :”Mais si la corrida devait être un jour interdite là où elle est aujourd’hui autorisée […] ce serait aussi une perte esthétique (qu’on songe seulement à tous ces artistes, écrivains, penseurs qui, en deux siècles d’existence de la corrida, y ont puisé une part essentielle de leur inspiration […]) Vous aurez remarqué que les artistes sont choyés par Monsieur Wolff qui compatit depuis qu’on leur a supprimé la guillotine en place publique!

    J’ajouterai que Monsieur Wolff a tellement réfléchi qu’il en est à un point où il doit très probablement s’être beaucoup trop déconnecté du monde sensible (au profit d’une monde de concepts) pour l’appréhender comme il serait convenable de le faire.

    Je me demande même si ce cher Monsieur Wolff n’a pas délibérément écrit un tel sac à grumeaux juste pour faire parler de lui et vendre son livre… Alors, en bon élève, j’ai entamé l’écriture de “la philosophie de l’éxécution par le feu des nouveaux-nés en place publique” autant vous dire que j’aborderai le concept de l’immortalité métaphorique généré par l’image d’un enfant dans les flammes, celle-là même qui élève les heureux condamnés au rang de martyres qui, par leur sacrifice, purifient un peu nos âmes!

  3. Ce Wolff est un personnage déplaisant!Croit-il seulement ce qu’il dit seulement? Ou veut-il faire parler de lui?

  4. Je tiens pour avéré qu’il y a des animaux qui sont plus “humains” dans leur comportement que certains êtres qui se pensent supérieurs…Ce Wolff par exemple à X exemplaires dans le triste monde ,hélas.
    Bravo pour cet excellent article.

  5. Que dire de plus… absolument rien, c’est parfait.

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