Tuer des grives litornes et des merles noirs, c’est mieux que rien !
A la sainte Martine, range ta carabine.
A la sainte Marcelle, range ton escarcelle.
A la sainte Véronique, Sarkozy ...
Ouh là là...Ouh là là...
Les viandards ont les nerfs en pelote. Ils font grise mine. Renfrognés qu'ils sont et de très méchante humeur par-dessus le marché.
Cocufiés dans les grandes largeurs par celui en qui ils avaient eu confiance. A tel point qu'ils avaient voté massivement pour lui à la dernière présidentielle.
N. Sarkozy s'était montré calin à l'époque, glorifiant ce loisir de mort et rappelant la nécessité de récurer nos campagnes trop giboyeuses.
Et pour nettoyer sans état d'âme nos champs et nos forêts de ce qui y vit, quoi de mieux qu'un chasseur ?
"Je ne serai pas le président des mesures vexatoires " avait-il assuré aux chasseurs, rouges de plaisir (pas seulement à cause du pinard).
Pourquoi les semeurs de trépas sont-ils donc irrités aujourd'hui ?
Je vous l'ai dit il y a peu : un arrêté ministériel traduit au Journal Officiel du 30 janvier dernier a fixé les dates de fermeture de la chasse au gibier d'eau au 31 janvier 2008, sauf pour quelques espèces de passage comme le pigeon ramier ou encore pour des oiseaux du genre grive litorne, grive musicienne, merle noir...
A vous comme à moi, ça semble consternant de buter des oiseaux sur le point de rejoindre leurs lieux de nidification mais il faut croire que nous ne sommes pas normaux.
Cela étant, ça ne suffit pas, loin s'en faut, aux couperosés bas du plafond.
Ils exigent depuis fort longtemps un assouplissement drastique du droit communautaire et de la directive 'oiseaux' en particulier.
C'est bien pour ce motif qu'ils ont choisi le candidat Sarkozy il y a 9 mois.
Afin de prendre leur revanche sur les ornithos, les naturalistes, les écolos qui pourrissent leur pauvre vie de killers du dimanche.
Mais le ministère de l'Environnement se veut lui exemplaire et a décidé de se conformer aux textes européens.
Pas de révision, pas de dérogation !
Sentant le vent frais et mauvais arriver, le président de la Fédération nationale des chasseurs, Charles-Henri de Ponchalon, avait demandé l'arbitrage du Président de la république sur la question, manière de lui rappeler d'où venaient une bonne partie des bulletins de vote qui s'étaient portés sur son nom.
Et N. Sarkozy n'a rien fait. Il a laissé pisser le mérinos.
Gilles Deplanque, l'adjudant-chef de l'Association nationale des chasseurs de gibier d'eau n'en peut plus de trépigner : " Sarko se couche devant les écologistes."