Touché à la tête, Sergio Galán remue encore
Si vous saviez comment ça me gonfle sévère de constater que je commence à bien connaître le monde de la corrida, ses arcanes et autres codes.
Je lis et parle bien l'espagnol et je me coltine donc quotidiennement la presse tauromachique pour dénicher de quoi nourrir le blog, relever les turpitudes de cet art sanglant et attraper ces faits divers sans lesquels la vie serait bien tristounette.
Mais il y a des fois, le vocabulaire utilisé m'est complètement abscons. Même le dico ne me sert à rien.
Alors je creuse, je vais à la pêche sur les sites spécialisés. C'est con hein ?
Rejoneador. Je ne savais pas ce que ça signifiait.
J'ai bien lu qu'un matador du nom de Sergio Galán (28 ans) s'était fait dérouiller le 06 avril dans l'arène de Vistalegre (Madrid) et que, transporté à la clinique la Zarzuela, on lui avait trouvé une plaie profonde à la tête.
Limite traumatisme crânien, d'ailleurs. Ce bouffon se plaignait de pertes de la vision, de la mémoire et c'est quasiment forcé qu'il a été conduit à l'hosto.
Lui aussi, c'est le genre "même pas mal". Il voulait revenir dans l'arène crever le taureau qui l'avait esquinté.
Car Sergio Galán est un rejoneador. C'est un tueur à cheval. Entre équitation, dressage et corrida, son boulot, je te rassure, consiste à torturer un animal et à le faire mourir par la suite avec un rejón, soit une espèce de javelot.
Ce dimanche, lui et son cheval sont tombés. Le taureau n'a pas hésité et l'a retourné comme une crêpe, lui administrant une vraie branlée.
Heureusement, le cheval de cette enflure n'a pas été blessé. Capea (c'est le nom du cheval) a eu du bol.
Pas Homero, le cheval de Mariano Rojo, qui lui, est mort à la mi-mars des suites d'un terrible coup de corne reçu le 02 mars.
Tu as vu la photo ? Le cheval n'est pas protégé.
En cas de coup dur, c'est l'éventration assurée.
Voilà. Tu sais dorévanant comme moi ce qu'est un rejoneador.