Corrida : pour les oreilles d'Álvaro Montes c'est fait. Pour la queue, on verra plus tard !
L'occasion était trop belle ! Comment passer à côté ?
Tu vas vite piger pourquoi j'ai mis ce titre à l'article.
Hier, samedi 24 mai, dans l'arène de Las Ventas, à Madrid. Toujours dans le cadre de cette saloperie de feria de San Isidro, saint des châtrés de la sensibilité et des pauvres types (je te rappelle Annabelle que, selon les notions élémentaires de la psychiatrie, le sadique considère l'objet de son désir comme une extension de soi et qu'en l'espèce, on n'aboutit pas à une telle instrumentalisation de l'autre sans avoir soi-même connu une carence majeure).
Álvaro Montes est un rejoneador, c'est à dire un matador à cheval.
Alors qu'il s'apprêtait à crever son 1er toro, ce dernier s'est trouvé en tête-à-tête avec Lupito, le cheval de cette ordure. La bestiole a pris peur et a perdu l'équilibre; à terre, elle a reçu un coup de corne mesuré et a réussi à se remettre sur ses jambes avant de foutre le camp.
En effet, dans sa grande sagesse et son intelligence de coeur, le toro avait réservé son savoir-faire au cavalier.
Désarçonné, Álvaro Montes avait le nez dans la sciure et ce fut un vrai grand bonheur pour le toro de lui faire effectuer roulades, pirouettes et cacahuètes.
On a réussi à sauver le soldat Montes dont la tête d'abruti ressemblait alors à un compteur à gaz.
Je te passe les millions de contusions, les hématomes divers et variés pour ne garder que le meilleur : l'oreille avait disparu !
Où qu'elle était la petite noreille d'Álvaro ?
N' écoutant que son courage, le mutilé s'est fait poser un amusant bandage de momie sur la tronche puis est reparti au centre de l'arène pour achever le toro.
Et pour retrouver le morceau de cartilage sanglant qui lui servait de pavillon auriculaire.
Tu sais pourquoi ?
Approche-toi, je vais te le dire.
Il tenait à placer son oreille sous l'oreiller de son lit de douleur et attendre que la petite souris lui apporte 2 euros au cours de la nuit pour le consoler.