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Ça branle dans le manche
9 juillet 2008

La neutralité aide l'oppresseur, jamais la victime

j6543   

John Maxwell Coetzee, né au Cap (Afrique du Sud) en 1940 a reçu le Booker Prize (l'un des plus importants prix remis aujourd'hui) en 1983 et en 1999, le Fémina étranger en 1985, le Jerusalem Prize en 1987, le Commonwealth Literary Award en 2000 et le prix Nobel de littérature en 2003.

'The lives of animals' est paru en 1999.

L'industrialisation de l'abattage des animaux de rente est au centre de ce récit. C'est à dire que la façon dont on traite ces animaux, créatures vivantes, sensibles, dans les industries de l'élevage, de la transformation puis du massacre à grande échelle conduit à faire des parallèles effroyables avec la Shoah, c'est à dire l'utilisation 'efficace' et 'rentable' des corps après brutalisation terrible et meurtres de masse.

Voici ce que J-M Coetzee dit :

"Permettez-moi de le dire ouvertement : nous sommes entourés par une entreprise de dégradation, de cruauté et de meurtre qui surpasse tout ce que dont le troisième Reich fut capable, dans la mesure où notre entreprise est sans fin, qu'elle s'autogénère, qu'elle fait venir sans cesse des lapins, des volailles, du bétail au monde dans le seul but de les tuer".

Ce livre n'a pas été traduit en français. Pas encore.

Combien de temps faudra-t-il pour prendre conscience que le massacre industrialisé des animaux et celui des personnes, amérindiens, arméniens, juifs, tutsis, hier, sont entremêlés ?

Je sais, ce n'est pas très joyeux, tout ça; mais j'ai relu aujourd'hui une nouvelle d'Isaac Bashevis Singer (1904-1991), écrivain juif (yiddish plus exactement), prix Nobel de littérature lui aussi en 1978 et où on peut lire ceci : " [...] Pour ces créatures (les animaux), tous les humains sont des Nazis".

In his thoughts, Herman spoke a eulogy for the mouse who had shared a portion of her life with him  and who,
because of him, had left this earth. "What do they know--all these scholars, all these philosophers, all
the leaders of the world--about such as you? 
They have convinced themselves that man, the worst transgressor of all the species, is the crown of creation.
All other creatures were created merely to provide him with food, pelts, to be tormented, exterminated.
In relation to them, all people are Nazis; for the animals it is an eternal Treblinka. Isaac Bashevis Singer, "The Letter Writer"
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Commentaires
D
Excuse moi sandoku. La première partie est complètement à côté. J'étais encore dans la corrida.
D
Qui mange du toro ? Prix d'enlèvement aux arênes de nîmes par les abattoirs (2004) 50€ la carcasse de 250 kg. <br /> Même les hospices n'en veulent pas. <br /> <br /> Quand à l'extermination nazie dans les camps elle s'appuyait effectivement sur la marchandisation des corps et des effets des femmes et des hommes. Des dents aux os en passant par les chaussures. Le nazisme c'est une tentative de réification de l'humain.
M
Je corrige une faute : Moi non plus ne crois plus........A bientôt.
M
Moi non plus ne croit plus aux longs discours.....Tant mieux que des personnalités connues ou moins connues écrivent, s'insurgent, militent, comme de nombreux anonymes.....Mais les années passant, je me rends compte que rien ne change véritablement et que nous sommes confrontés à un combat sans fin......Je me revois dans des actions il y a 30 ans en arrière.....et regarde aujourd'hui....rien n'a changé......sinon les moyens d'information et de sensibilisation. Peut-être une prise de conscience plus importante ???? Oui, peut-être.....
S
Mmmhh<br /> faudrait que je lise cet écrivain effectivement.<br /> Mais à première vue, ça me gêne de comparer l'abattage des animaux avec la shoah dans la mesure où la première industrie produit des produits (viandes) alors que la seconde fabrique des cadavres (aucun but lucratif). La finalité n'est pas la même. <br /> Lire Giorgio Agamben
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