Partie de chasse foirée à Collonges : antigel tu perds ton Sancho...
Quand dehors on se caille la laitance, quand on se pèle les noix, quand il gèle à pierre fendre, il vaut mieux rester chez soi, assis devant un bon feu de cheminée, à caresser d'une main la croupe de son chien, à gratouiller, de l'autre, le crâne de sa femme (ou l'inverse) tout en tenant au creux de la paume un bon verre de Quincy.*
Sortir de chez soi dans ces conditions ? Faudrait vraiment y être contraint !
Lui, il l'a fait pour le plaisir. A 61 balais, il est parti à la chasse samedi matin 10 janvier, du côté de Collonges (Ain).
Affirmer qu'il faisait froid, c'est peu de le dire ! Les piafs gelaient en vol.
Au fait, figure-toi que les préfets de 10 départements (Isère, Côte-d'Or, Ain, Loire etc) avaient, la semaine dernière, délivré des arrêtés suspendant la chasse au gibier d'eau et aux oiseaux de passage pendant une bonne dizaine de jours.
Le plus affligeant, c'est que c'est la LPO qui a été obligée de la ramener et de demander ces mesures administratives. Aucune initiative de la part des fédérations de chasse concernées par la vague de froid.
Tu penses bien que pour les viandards, c'est du bonheur que de pulvériser des bécasses des bois, des oies, des râles d'eau, qui ont la vie dure et qui sont complètement pétrifiés par le froid.
D'ailleurs, et j'ai les noms, il y a des fédés de chasse qui ont fait la gueule devant ces arrêtés préfectoraux. Si leurs adhérents ne peuvent pas profiter de la faiblesse du gibier affecté par des conditions climatiques rigoureuses, c'est même plus la peine de chasser !
Tu vois, ça c'est de la gestion de population (ou du prélèvement comme dit la racaille des talus) : réduire un vanneau huppé congelé en pâtée sanglante.
Mais je m'énerve ...
Je voulais dire quoi ?
Ah oui...Il est mort. C'est le palpitant qui a mis la clé sous le paillasson.
* Tu as ainsi remarqué que le gars en question avait 3 bras. C'est normal. C'est un chasseur et la nature ayant horreur du vide, elle l'a doté de 3 membres supérieurs pour compenser son déficit tragique en neurones.