Laissez-nous torturer en paix !
'La lâcheté tend à projeter sur les autres la responsabilité qu'on refuse."
Julio Cortazar
Cet arrêté municipal est la représentation crue et directe de la collusion entre la mafia tauromachique et le milieu politique.
Il désigne un pouvoir qui ne s'embarrasse pas de faux-semblants, qui va d'ailleurs jusqu'à nier la volonté de résister de la partie adverse. Le droit au service de la brutalité et des affects sadiques, ça la fout mal, quand même, en cette fin d'année 2009 dans ce pays que l'on dit des droits de l'homme.
Il est question ici de la décision du maire de Bayonne, Jean Grenet, d'interdire l'approche des arènes de Lachepaillet aux manifestants anti-corridas qui se rassembleront ce samedi 05 septembre à partir de 16h50 pour crier leur opposition à ce show sanglant pour trépanés en bermuda et chemisette.
Jean Grenet, dont on sait qu'il est président de la commission taurine et membre du groupe d'étude sur la tauromachie à l'Assemblée nationale a pris cet arrêté municipal fin août pour prévenir d'éventuels troubles à l'ordre public et pour garantir la sécurité des biens et des personnes.
Et pourtant, depuis le temps que la FLAC Aquitania appelle à ce genre d'action, il n'y a jamais eu de dérives ou d'incidents en marge de la manifestation.
On dirait le sud, chantait Nino Ferrer, le temps dure longtemps, et la vie sûrement...
Mais on sait que ce sud n'a rien à voir avec celui de Jean Grenet et tous ceux qui le soutiennent parce qu'ils ont des spasmes dans la moelle épinière quand on torture un animal devant eux.
On dirait le sud, le temps coule salement, la vie s'arrête...
Cet arrêté municipal est en définitive un résidu de puissance, puissance passée qui a perdu de son éclat.
Il signe la fin de ce spectacle immonde que 9 français sur 10 rejettent. Les Français sont dégoûtés de la corrida parce qu'elle ressemble au viol en ce qu'elle prend la vie de force.
Le viol c'est le propre de l'homme, c'est ce désir violent, barbare, fort, indomptable, qui est satisfait par effraction, qui flétrit, qui fait très mal. Mais le viol est puni par la loi.
Pas la corrida.
Ce désir est même protégé par un arrêté municipal.