Du refus de la mort animale au profit d’intérêts humains futiles et égoïstes
J'aime décidément beaucoup relire la préface remarquable qu'André Méry, président de l'AVF (Association Végétarienne de France) a écrite pour le non moins remarquable bouquin d'Helmut F.Kaplan "Fondements éthiques pour une alimentation végétarienne" paru aux éditions L'Harmattan.
Je t'en ressort quelques extraits. Ils seront de nature à apaiser et éclairer une discussion parfois un peu vive sur la question des droits de l'animal et du végétarisme, question qui a animé ce blog ces jours derniers.
"C’est cette disposition naturelle, intrinsèque à nous-mêmes, qui, si nous faisions l’effort de la porter à notre conscience, de la reconnaître et de la cultiver, nous ouvrirait la voie à la mise en pratique d’un impératif moral très simple : « quand on a le pouvoir d’aider, on a aussi le devoir d’aider ».
Fabuleuse contraction de la pensée qui relègue aux oubliettes les arguties sur les types de droits exactement que nous devrions accorder aux animaux ! À toutes ces questions, nous dit Helmut, « il y a une réponse très simple : commence à aider ! Toutes les questions en suspens se résoudront d’elles-mêmes. »
Et, pour commencer à aider, il n’est nul besoin de s’angoisser indéfiniment sur la meilleure façon de commencer, souvent le prétexte à ne rien faire. C’est très simple, au contraire : il suffit de devenir végétarien.
[...} La mort animale… la mort que nous infligeons à tous ces êtres qui sont plus faibles que nous, confortés en cela parce que nous savons qu’ils ne pourront jamais se révolter, c’est la lâcheté par excellence, c’est le droit du plus fort dans toute son abjection.
L’horreur de cette mort, multipliée des milliards de fois sans autre justification qu’un « mmm » de satisfaction gustative exprimé à table, imprègne les textes de Helmut Kaplan. On sent qu’il l’éprouve au plus profond de ses fibres. Cette mort, les non-végétariens l’invitent à leur table chaque jour.
Elle finit par leur porter préjudice en détériorant leur santé. Mais elle ne se contente malheureusement pas de dégrader la santé des non-végétariens ; en banalisant dans les sociétés humaines le fait de tuer des vies qui veulent vivre, en amoindrissant la réactivité morale d’une masse immense de personnes, elle gangrène la propension à l’empathie que nous avons en nous, elle étouffe son expression, elle rend infiniment plus difficile la manifestation du bien.
La mort à table, nous dit Helmut Kaplan, c’est la négation de tout ce qu’il y a de bon dans l’être humain et qui ne demande qu’à s’exprimer."