C'est un parc où vont les bêtes

C'est un parc où vont les bêtes
Et l'eau leur coule sur la tête.
Au milieu, des chevaux légers.
Les animaux sont mélangés.

C'est un piège où tomberont
Nos enfants quand ils grandiront
Et quand le chasseur s'en ira
Sur une civière, on dira :

C'est un parc où vont les bêtes
Et quelqu'un s'en souvient peut-être.
Les fruits trop murs, les arbres creux,
C'était le verger du Bon Dieu.

C'est un parc où vont les bêtes
Et l'eau leur coule sur la tête.
Au milieu, des chevaux sauvages.
Chacun se cabre sous l'orage.

C'est un piège où tombera
Le loup, le chien, l'homme et le rat
Et quand quand les chasseurs s'en iront
A genoux, nous leur chanterons :

C'est un parc où vont les bêtes
Et quelqu'un s'en souvient peut-être.
Les fruits trop murs, les arbres creux,
C'était le verger du Bon Dieu.

Gérard Manset

Comments

[CHRISSOU BOUBS]

merci à vous tous mes amis... vous me "revigorationnez"

[terrienne01]

qu'est-ce que je vous aime !
votre humour ravageur me met en joie.

[Frank]

Du brillant extrait de l'étude de Régis, on peut en priorité retenir un conseil pratique à appliquer sur le terrain :

Ne JAMAIS se promener pieds nus en saison de chasse.

Viandardus simplex et son raisonnement binaire feraient passer le sujet d'"écolo" à "gibier" en moins de temps qu'il n'en faut à une balle pour traverser une autoroute.

[Régis]

Pour Viandard (viandardus simplex), le monde se divise en deux groupes : les chasseurs et les non-chasseurs. Pour Viandard, les chasseurs, qu’il situe au sommet de la pyramide de l’évolution, se caractérisent essentiellement par la possession du permis de chasser et la détention d’armes à feu. Ils ont pour distraction principale la tuerie. Le courage est également l’un de leur point fort, notamment lorsqu’ils sont en possession d’une arme à feu chargée. L’autre groupe, les non-chasseurs (ceux qui ne possèdent pas le permis de chasser), que Viandard considère comme un infra-groupe, se divise lui-même en deux sous-groupes : les non-chasseurs portant chaussures aux pieds (que Viandard a coutume de ranger sommairement et en bloc sous l’appellation d’« écolos ») et les non-chasseurs ne portant pas chaussures. Dans ce dernier sous-groupe, Viandard (viandardus simplex) distingue les bipèdes (qu’il range grossièrement dans la catégorie « petit gibier ») et les quadrupèdes (qu’il classe habituellement dans la catégorie « gros gibier »).

Fort de ces subtils distinguos et se sentant investi d’une mission d’ordre quasi divin, Viandard n’a cesse de trucider tous les non-chasseurs bipèdes ou quadrupèdes ne portant pas chaussures qui passent à la portée de ses munitions. Il faut lui reconnaître en la matière une certaine réussite. Parfois (désœuvrement, fatigue, altération de la vision due à l’âge ou à un taux d’alcoolémie passablement élevé), Viandard trucide également des non-chasseurs portant chaussures (des « écolos » selon sa classification) : Pascale Romain – tuée par un chasseur le 24 octobre 2006 alors qu’elle ramassait des champignons en forêt –, Fabio Butali – abattu par un chasseur le 26 octobre 2008 alors qu’il s’entraînait à VTT sur un chemin public ardéchois – et, tout récemment, Francis Collet – tué au volant de son véhicule, le 9 janvier 2010, alors qu’il circulait sur l’A31. À d’autres (et innombrables) occasions, Viandard s’en prend également à d’autres chasseurs qu’il décide hardiment de blesser ou de tuer, peut-être par lassitude de ne trucider que des non-chasseurs ou peur de rentrer chez lui bredouille.

Ainsi va le monde selon Viandard.

Le deuxième volet de cette grande étude sera consacré à l’habitat de viandardus simplex. Le lecteur pourra y découvrir de nombreuses facettes de Viandard qu’il ignore peut-être encore…

[Alain P.]

Tao a dû confondre avec un char d'assaut. Un tanck... Car, étant donné votre humour qui décape à vif les chasseurs (dans le sens du napalm pulvérisé par une infanterie gauloise sur les viandards envahisseurs) on peut comprendre cette petite confondance de Tao...
Moi même je me corrige. C'est dire si le piège du "C" est redoutable...
Ha ! L'État si vil ! C'est très bien analysé, il faut pas hésiter à le froisser çui-ci!