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Ça branle dans le manche
16 mars 2007

C’est pas facile la vie du pigeon des villes

c10d_21691a_p.1174047153.jpg   Ils disent tout et n’importe quoi sur lui; depuis des dizaines d’années. C’est comme une rage imbécile, qui montre certes qu’il se passe des trucs pas très net dans leurs têtes mais qui permet la cruauté, la bêtise et la mort.
Eux, ce sont tous ceux qui affirment  qu’il est sale, bruyant, moche, porteur de toutes les maladies, anciennes comme modernes.
Lui, c’est le pigeon des villes, le pigeon biset, qui ressemble à son cousin le pigeon ramier, un poil plus sauvage.
            

Lui, il vit en commensal de l’homme depuis très longtemps, dans les rues, les places des villes, des grandes villes de préférence car c’est pas compliqué, un pigeon !  Il veut trouver de la nourriture, régulièrement, de l'eau et de la place pour installer son nid.

Avant, bien avant, il était apprécié par le citadin, qui le trouvait rigolo, sympa et quasiment dernier représentant d’une nature sauvage qui avait été expulsée de la ville. Différent du chien, du chat, du rat, à l’image du moineau domestique (en voie de disparition, figurez-vous) en quelque sorte, boule de vie prisonnière du béton.
         
Et puis, le pigeon a été considéré comme une plaie, le nombre aidant, sa dépendance vis-à-vis de la ville augmentant.

Et il a été massacré, sans vergogne, selon des moyens les plus dégueulasses.

On lui a prêté les pires tares (vecteur de la rage -bin voyons- ou de la grippe aviaire).

pigeon.1174047890.jpg      

Pas de cadeau, no surrender ! pièges à glu, écrasé, caisson à vide d’air, gaz carbonique, flingué au plomb, voilà ce qui lui est réservé dans les grandes agglomérations, à Paris comme à Bordeaux.
                  

Des personnes formidables, des associations persévérantes se sont mobilisées pour aider ces petites bêtes à affronter la connerie humaine.

                     

Il y a la S.P.O.V (Société de Protection des Oiseaux de Ville), l’association Stéphane Lamart (http://www.associationstephanelamart.com), Pascal Cousin ( http://cousin.pascal1.free.fr), Brigitte Marquet, qui font des pieds et des mains auprès des élus municipaux pour faire reconnaître, au bénéfice du pigeon des villes, le statut d’animal domestique, faire disparaître les méthodes cruelles (pics acérés) visant à dissuader les animaux de se poser et, bien sûr, à promouvoir une autre façon de gérer les populations croissantes.
       

Cette autre façon passe par une politique préventive anti-conceptionnelle, afin d’empêcher, de manière douce et efficace, la prolifération du pigeon biset.
            

a_paris11a.1174047179.jpg  A cet effet, un pigeonnier contraceptif a été inauguré mardi 13 mars dans le XI ème arrondissement de la capitale, en présence de Georges Sarre, Maire du XIe et de Yves CONTASSOT, Adjoint au Maire de Paris chargé de l’environnement, des espaces verts, des parcs et jardins et de la propreté.

Le pigeonnier est situé à proximité de l’entrée du square de la Roquette (rue de la Roquette), où il existait déjà une colonie importante de pigeons. Une soixantaine de pigeons ont été capturés sur le site et placés dans le pigeonnier.
Ils vont y rester enfermés durant 4 à 5 semaines pour s’accommoder au lieu. Bon nombre vont commencer à se reproduire et à s’installer. Début avril, le pigeonnier sera rouvert, les oiseaux “fidélisés” attireront des  congénères assurant l’occupation optimum de l’équipement.
Pendant la période de mise en route, le pigeonnier fera l’objet d’une surveillance quotidienne. Ensuite, le gestionnaire effectuera un passage hebdomadaire pour nettoyer le pigeonnier, donner des graines et de l’eau aux pigeons, et leur prodiguer des soins si nécessaire.

Voici ce qu’en dit le quotidien gratuit 20 minutes :

" Tout est bon pour lutter contre la surpopulation des pigeons.

La Mairie de Paris a opté pour une méthode douce.

Afin de limiter les concentrations d'oiseaux et donc les nuisances, elle a choisi de passer un « contrat moral » avec les nourrisseurs. Le pigeonnier qui est inauguré ce matin devant le square de la Roquette (11e) se veut un moyen de « réconcilier » les défenseurs des pigeons et les Parisiens révulsés par ces « rats volants ».
Car c'est un outil contraceptif destiné à éviter le nourrissage sauvage.
Le pigeonnier attire les oiseaux à cinq cents mètres à la ronde. Ils y trouvent des graines, y font leur nid, puis les services de la Mairie passent tuer l'essentiel des oeufs.
Cela permet aussi de surveiller l'état de santé des oiseaux, notamment dans le cadre du dispositif de prévention de la grippe aviaire. L'installation d'un pigeonnier pilote dans le 14e a, selon la Mairie, « réglé une grosse partie des nuisances de l'arrondissement ».
Mieux, les nourrisseurs ont eux-mêmes joué les médiateurs dans les environs, invitant leurs comparses à se concentrer autour du pigeonnier.
Mais le responsable des services vétérinaires de la préfecture, Jean-Roch Gaillet, estime que même avec un pigeonnier par arrondissement, « on ne réglera pas les nuisances, car il y a des gens qu'on ne corrigera jamais ».
Et la capacité de reproduction des pigeons est telle que la stérilisation de centaines d'oeufs ne jouera qu'à la marge sur la population globale de ces volatiles féconds comme des lapins.

pigeonbiset_s7229.1174047288.jpg

Le même jour, ce quotidien parlait de Brigitte Marquet comme de la pasionaria du peuple pigeon !

"Heureuse. Brigitte Marquet, l'amie des pigeons, a réussi sa mission : faire migrer trois cents pigeons vers la petite cabane au toit de zinc. A la demande de la Mairie de Paris, cette jeune retraitée a distribué, chaque jour pendant des mois, des graines sur un parcours de 1,2 km.
Les oiseaux l'ont ainsi suivie jusqu'au pigeonnier, cabane en bois qu'elle décrit comme « un hôtel trois étoiles ».
La veste maculée de fiente, les mains abîmées et les cheveux en bataille, elle tend l'oreille : « Il y a un petit qui pleure » dans la meute... avant de sourire : « Regardez, ils dansent le flamenco. »

Et, sans relâche, elle distribue des tracts pour défendre la cause du « peuple pigeon, martyrisé », qui « crève de faim », « s'abîme les pattes avec les fils électriques » et risque l'empalement ou la capture par des sociétés de dépigeonnage qui font « éclater les oiseaux sous vide ». "

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