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Ça branle dans le manche
17 mars 2007

Puy-de-Dôme : il faut trouver le tueur d’animaux domestiques et d’espèces protégées

23 oiseaux protégés empoisonnés dans le Puy-de-Dôme !

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Depuis le début du mois de février, sur la commune de Charbonnières-les-Varennes (Puy-de-Dôme), des appâts empoisonnés ont été déposés sur une surface de 800 hectares.
Des battues organisées par le maire et la société de chasse locale, auxquelles la LPO a participé, ont permis de ramasser plus de 15 kilos de carcasses éparpillées tous les 200 mètres ! 23 oiseaux protégés faisaient partie des victimes.

Qui peut bien trouver un intérêt à la destruction d’animaux domestiques et d’espèces sauvages ? C’est ce que la LPO, consternée, se demande aujourd’hui. Les appâts déposés sur la commune de Charbonnières-les-Varennes depuis début février ont provoqué non seulement la mort de nombreux chiens et chats, mais aussi d’animaux sauvages : un renard, deux fouines, sept milans royaux, treize buses variables et trois grands corbeaux… Il est à craindre que ce chiffre ne soit que la partie émergée des dégâts causés à la faune, des études montrant qu’une grande partie des cadavres d’animaux disparaît généralement en moins de 48 heures.

Cet acte inacceptable est dénoncé avec force par la LPO. Sept des oiseaux touchés sont par ailleurs des milans royaux, espèce dont la LPO cherche à enrayer le déclin depuis des années.

milan_royal_vol16.1174138473.jpg    Le milan royal, présent uniquement en Europe, subit en effet un très net déclin depuis une dizaine d’années et l’Auvergne est devenue l’un des derniers refuges de l’espèce, avec près de 30 % de la population française des oiseaux nicheurs.

De plus, la LPO Auvergne a engagé depuis trois ans un important travail pour étudier cette espèce et trouver les moyens d’en assurer le maintien.
Or, parmi les milans royaux retrouvés, deux oiseaux étaient bagués. Le premier portait une bague allemande, et il revenait vers ses quartiers de reproduction. Le second, bagué par les soins de la LPO Auvergne, était équipé d’une marque colorée à l’aile qui permettait de suivre ses déplacements.

Cet oiseau, âgé de près de deux ans, se trouvait non loin de son territoire d’origine. 15% des milans royaux qui arrivent dans les centres de soins sont victimes d’empoisonnements volontaires. Ce cas exceptionnel par sa dimension et son côté systématique n’est malheureusement que le reflet d’une pratique, certes isolée, mais encore trop souvent employée.

C'est pourquoi la LPO Auvergne porte plainte contre X et se constitue partie civile auprès du juge d’instruction chargé de l’enquête. La LPO va suivre cette affaire de très près afin que le (ou les) coupable soit retrouvé et sévèrement condamné. Cette destruction d’oiseaux protégés est constitutive d’un délit prévu par les articles L 411-1 et L 411-2 du code de l'environnement. Elle est réprimée par l’article L 415-3 et les coupables s’exposent à une peine de 6 mois de prison et 9 000 euros d'amende.

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