Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ça branle dans le manche
24 mars 2007

Sarkozy rajoute les brutalités policières au programme d’éducation civique de l’école primaire

sarkozyjamaispresidentmq1.1174729746.jpg   photonon.1174743293.jpg

Le (encore) ministre de la chasse à l'enfant tient absolument à former les très jeunes têtes aux sombres réalités de la vie.

Désormais, les élèves du primaire qui se rendront à l'école pourront assister à des rafles grandeur nature, interpellations musclées de leurs petits camarades de classe, intimidations et dispersion des parents d'élèves par gaz lacrymos et, au final, arrestation vigoureuse suivie d'une garde à vue de la gentille maitresse/directrice d'école qui voulait mettre fin à ce spectacle de rue.

C'est arrivé près de chez nous, cette semaine, à Paris, à Belleville, aux abords d'une école de la République (dont la devise est, je le rappelle, Liberté, Egalité, Fraternité).

C'est arrivé à Valérie Boukobza, directrice de cette école, indignée du traitement que Karcher 1er fait subir à ces enfants, dont le seul "tort" serait d'avoir des parents en situation irrégulière. Parents qui font tout et même plus pour obtenir la régularisation de leur situation, remplissant tous les critères nécessaires.

C'est arrivé mardi, c'était violent.

Il y a quelques semaines, les rafles policières se déroulaient à proximité des stands des restos du coeur.

Pour faire flipper les crève-la-faim et les dissuader de venir se nourrir sous peine d'expulsion, c'est l'idéal.

Au cas présent, le sinistre de la chasse aux gosses dissuade les parents d'accompagner leurs enfants à l'école au risque de se faire embarquer et de recevoir un arrêté de reconduite à la frontière.

En même temps, il en profite pour taper sur la gueule des enseignants, ça défoule et ça fait réfléchir les parents qui voudraient s'élever contre ces pratiques d'un autre âge.

Allez, je poste le communiqué de RESF (www.educationsansfrontieres.org ) à ce sujet, tout le communiqué, car il est impeccable.

11577143_p.1174729666.jpg

” L’affaire de l’école de la rue Rampal (Paris 19e) est une sorte de parabole et, peut-être, une anticipation de ce qui attend la société si le ministre de la chasse à l’Enfant atteignait son objectif.

                              

Mis en demeure de battre cette année un nouveau record de nombre d’expulsions de sans papiers fixés par le ministre de l’Intérieur, des policiers se sont présentés par deux fois cette semaine à la porte de l’école Rampal pour y interpeller la première fois la tante sans papiers d’un élève, la seconde fois un grand-père dans la même situation.
Les deux fois les choses se sont mal passées : aux parents d’élèves qui demandaient ce qui se passait, les policiers ont répondu de façon rogue. A ceux qui s’indignaient de voir des parents innocents interpellés sous les yeux des enfants, ils ont répliqué en les bousculant et en projetant des gaz lacrymogènes au beau milieu d’une petite foule d’élèves de maternelle, de mères et d’enfants en poussettes !
Il ne s’agit ni d’initiatives intempestives de policiers maladroits, ni de bavure. La preuve en est que ce matin, la directrice de l’école maternelle Rampal était convoquée au commissariat de la rue Erik Satie où elle a été mise en examen pour « outrage et dégradation de biens publics en réunion ».

Il semblerait que les autorités aient envisagé (avant d’y renoncer devant le tollé) de convoquer d’autres personnes pour  d’éventuelles mises en examen.            
On est en plein délire sarkozien ! La police n’a-t-elle réellement rien de mieux à faire que d’aller interpeller une mère et un grand-père à la porte d’une école pour la gloire d’un ministre arriviste ? Quelle image donne-t-elle en se comportant de façon violente à l’égard d’enfants de maternelle et leurs parents ?
Qui peut estimer légitime la mise en examen sous un motif grotesque d’une directrice d’école maternelle « coupable » d’avoir voulu protéger des parents (innocents !) de deux élèves et les enfants dont elle est responsable.L’indignation soulevée par cette affaire a conduit les autorités à renoncer à la mise en examen au motif grotesque pour « outrage et dégradation de biens public en réunion » de la directrice.
                        
                   
Ces événements surviennent après la rafle des sans papiers venant aux restos du cour à Belleville, après la mise en examen de Florimond Guimard, instituteur et militant RESF de Marseille « coupable » d’avoir défendu un père d’élève expulsé, de Kadidja, militante de l’Apeis « coupable » d’avoir protesté dans un  avion contre l’expulsion d’un étudiant malien, de Michel Guérin « coupable » d’avoir dénoncé vivement la politique de Sarkozy, du placement en garde à vue d’un militant et d’une marraine citoyenne à Strasbourg.
      
             
                     
Du fait des ordres du ministre et du gouvernement, la police passe les bornes. Il est temps, grand temps, que des voix s’élèvent, y compris des rangs de la police et de la haute fonction publique,  pour dire que ça suffit.
    

Que le temps de la République de la chasse à l’enfant et de l’emprisonnement de ceux qui les défendent n’est pas encore venu.

Publicité
Commentaires
Publicité