Tordesillas, capitale des nécrophiles
"Pour le caractère sadique, il n'existe qu'une qualité digne d'admiration : la puissance. Il aime et admire ceux qui détiennent le pouvoir et il se soumet à eux; tandis qu'il méprise et veut contrôler ceux qui sont faibles et ne peuvent riposter."
Erich Fromm
Nous devons lire et relire Erich Fromm, psychanalyste et philosophe. On ne peut soulever les questions du sadisme, de la pulsion de mort et de la destructivité sans approfondir les recherches cliniques et psychologiques d'Erich Fromm.
L'agressivité au service de la nécrophilie, qui consiste en un véritable amour de la mort, elle procède, nous dit Erich Fromm, du syndrome de l'avilissement, constitué des formes malignes du narcissisme.
Les nécrophiles ont cette particularité, disait Simone Weil, d'admirer la force parce qu'elle transforme un homme en cadavre.
Il en va de même pour ces nécrophiles qui dirigent leurs penchants mauvais, leur envie d'humilier, vers l'animal.
Les espagnols n'en peuvent plus, aujourd'hui, de cette minorité de sadiques qui détestent la vie et s'affranchissent de leurs inhibitions de malades affectifs en torturant des taureaux comme ils le font chaque année à Tordesillas, lors de cette 'fête' religieuse appelée Toro de la Vega.
Je t'ai parlé maintes fois de cette tradition qui consiste à cribler de lances un malheureux taureau qui court dans les rues de cette commune proche de Valladolid, poursuivi par une foule hurlante et rageuse.
Le 13 septembre, des hommes et des femmes pour qui la vie représente vraiment quelque chose de précieux manifesteront leur opposition à cette fête qui salit la dignité humaine.